The Wicked Deep • Shea Ernshaw.

C’est une histoire de vengeance... Il y a près de deux siècles, Marguerite, Aurora et Hazel Swan, trois jeunes femmes belles, libres et indépendantes, furent accusées de sorcellerie par les habitants de la ville de Sparrow. Des pierres accrochées aux chevilles, les trois sœurs furent noyées. Exécutées. Depuis ce jour, chaque année au mois de juin, les sœurs Swan sortent des eaux de la baie pour choisir trois jeunes filles, trois hôtes. Dans le corps de ces adolescentes, Marguerite, Aurora et Hazel reviennent se venger. Et cette année encore, Penny le sait, alors que les touristes afflueront, on retrouvera des cadavres de jeunes hommes sur la plage… Car cette malédiction, rien ne semble pouvoir l’arrêter.

J'AI AIMÉ : L'atmosphère, les retournements.
J'AI MOINS AIMÉ : Le début assez lent.

Je remercie chaudement les éditions Rageot et NetGalley pour l'envoi de ce roman. Sans grande surprise, j'ai craqué premièrement pour sa couverture... Non mais regardez moi ce beau bleu et cette inspiration mystique ? Comment étais-je sensée résister ? Et puis le résumé m'a parlé. Une malédiction, des fantômes, un brin de magie, je n'allais pas rester dans mon coin les bras croisés. Et The Wicked Deep est bel et bien un roman qui m'a convaincue, surtout par son atmosphère !

Tous les ans, les touristes affluent dans la petite ville de Sparrow. Ils sont attirés par le spectacle morbide des Swan Sisters. Certains y croient, d'autres non. Ce chant mystérieux, ces possessions, ces noyades inexpliquées... se produisent pourtant bel et bien et finissent par convaincre bien des sceptiques. Penny, elle, reste toujours en dehors de ces festivités. Elle croit aux Swan Sisters et elle les redoute. Cette année, elle a une raison de plus : un jeune garçon s'est installé sur son île pour s'occuper du phare, et elle est décidée à le protéger de l'attraction qu'exerce les eaux et ses fantômes...

The Wicked Deep a une atmosphère toute particulière, assez mélancolique, et le roman nous y plonge dès les premières pages. Le vocabulaire de la mer, de l'océan, qui est omniprésent dans les descriptions mais aussi dans l'expression des émotions, apporte la touche qui sublime le tout. Le lecteur arrive dans un endroit que l'on ressent reculé et isolé, sauvage presque, malgré les nombreux touristes. Il y a quelque chose de mystérieux dans ses lieux ; et ses îles, ses épaves de bateaux et son froid humide achèvent de nous convaincre.

Le côté fantastique est bien mis en avant. La malédiction, les bonds dans le temps pour avoir un aperçu des trois sœurs, la magie subtile qui se marie extrêmement bien avec le réel. On reste toujours à cheval sur l'imaginaire, ne plongeant jamais totalement dedans et restant dans un récit suffisamment réaliste pour être captivant. Si ce n'est peut-être pas la lecture du siècle, il en résulte que certains codes sont bien maîtrisés et que j'ai beaucoup aimé ma lecture.

Les personnages ne sont pas des plus marquants, on les rencontre au final que brièvement quand on y pense. Mais ils jouent chacun leur rôle et apportent une dimension nécessaire à l'atmosphère. Chacun a un secret qui se mêle subtilement à la malédiction, chacun reste sur ses gardes, chacun se protège et se méfie. Sparrow est une ville de tous les mystères, avec des habitants taillés par l'océan, la roche et les croyances.

C'est un roman assez envoûtant qui a su me surprendre, m'immerger dans son atmosphère, et me convaincre avec des points forts pas piqués des hannetons (à paraître le 24 avril !).