Genre: Fantasy, jeunesse.

Harry Potter, tome 5: Harry Potter et l'Ordre du Phénix, J.K. Rowling.

Résumé:

A quinze ans, Harry s'apprête à entre en cinquième année à Poudlard. Et s'il est heureux de retrouver le monde des sorciers, il n'a jamais été aussi anxieux. L'adolescence, la perspective des examens importants en fin d'année et ces étranges cauchemars... Car Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom est de retour et, plus que jamais, Harry sent peser sur lui une terrible menace. Une menace que le ministère de la Magie ne semble pas prendre au sérieux, contrairement à Dumbledore. Poudlard devient alors le terrain d'une véritable lutte de pouvoir. La résistance s'organise autour de Harry qui va devoir compter sur le courage et la fidélité de ses amis de toujours...

Mon avis, 16/20.

C'est le seul tome de la saga pour lequel je n'ai jamais eu de coup de cœur malgré le fait qu'il marque un tournant décisif et qu'il répond à une majorité de questions. Ce livre est entier, chargé en rebondissements et sentiments divers et variés, mais il reste long. 

Sans oublier que c'est dans cet opus-là qu'Harry nous met aux premières loges de son insupportable crise d'adolescence, et que les personnages qui s'imposent (le ministre de la magie, les Malfoy, Rusard) et ceux qui apparaissent (le professeur Ombrage) sont loin d'être des gens que l'on peut apprécier. Cette ambiance crée un sentiment permanent de frustration.

« Souvent, la cicatrice de son front le picotait désagréablement mais il savait que Ron, Hermione ou Sirius n'y accorderaient pas la moindre importance. Dans le passé, la douleur de sa cicatrice l'avertissait que Voldemort reprenait des forces, mais à présent que Voldemort était bel et bien de retour, ses amis lui auraient sans doute répondu qu'il devait s'attendre à ressentir plus régulièrement cette irritation... Pas de quoi s'inquiéter... Rien de nouveau... »

Les -: La longueur des chapitres est absolument abominable, ha ha ha... Ce livre est non seulement le plus énorme de la saga mais en plus, il ne contient que des chapitres de trente pages minimum (édition Gallimard jeunesse). Comme je l'ai déjà dit, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé. Je suis quelqu'un qui aime prendre régulièrement des pauses ou profiter de cinq minutes pour avancer ma lecture. Impossible avec ce tome-ci. Je crois que c'est vraiment celui dont les chapitres sont les plus longs... Pour le reste, je ne parlerais que de mon ressenti (je n'ai rien à redire sur l'écriture de J.K. Rowling et sur son intrigue qui tient totalement la route et que j'adore). Harry et l'Ordre du Phénix met en scène des personnages qui me mettent hors de moi. Qui a mordu son livre à la première lecture il y a des années à cause du professeur Ombrage ? C'est bibi. Eh oui, pourtant je rechigne à faire du mal aux livres. Mais cette charmante femme est vraiment un personnage hors-catégorie. Il crée un sentiment de rancœur, d'énervement et de colère tout le long du livre, et il va crescendo jusqu'à la fin. Travaillant au ministère de la magie, le professeur Ombrage ne rend pas la vie difficile à Harry, non, c'est pire selon moi, elle tue la moindre lueur de joie et d'espoir qu'il peut avoir en moins de cinq secondes. Accompagnée, à Poudlard, par un grand nombre des Serpentards (dont Drago Malfoy) et par le concierge (Rusard), elle est impitoyable et prend un réel plaisir à persécuter ses élèves. Une vraie teigne. Son personnage offre une qualité incontestable à ce cinquième tome, elle est très importante, mais il n'empêche que les émotions qu'elle crée en moi est l'une des raisons pour laquelle ce tome n'est pas un coup de cœur. L'autre raison, c'est Harry Potter, le protagoniste de la saga. Il entre dans l'adolescence. Il refuse de jouer à celui qui a vécu des choses difficiles et rencontré Voldemort, mais quand son entourage semble l'oublier, il change d'optique: il devient Harry l'incompris, Harry le mal-aimé, même quand Ron et Hermione font tout pour le rassurer. Harry a quinze ans et nous le montre avec ses colères omniprésentes et ses changements brusques d'humeur.

Les +: Dans Harry Potter et l'Ordre du Phénix, nous retrouvons Harry chez son oncle et sa tante, sans réelles nouvelles de son entourage. Mis à l'écart, les ennuis s'enchaînent: il écope d'une audience au ministère après avoir utilisé la magie sans l'âge légal, les journaux sorciers publient sans cesse des articles humiliants à son sujet, et des cauchemars commencent à hanter son sommeil. Cette cinquième année à Poudlard promet. Le ministère de la magie refuse de croire au retour de Lord Voldemort et Cornelius Fudge le ministre en personne soupçonne Dumbledore de vouloir prendre sa place. S'en suit une guerre de pouvoir entre le gouvernement et l'école où l'un et l'autre se surveillent et se défient. Et au milieu: il y a Harry qui se sent de plus en plus lié au mage noir et de plus en plus distant vis à vis de son directeur. C'est en relisant le livre que je remarque vraiment une nouvelle fois à quel point l'adaptation cinématographique est complètement édulcorée. Tandis que dans le roman, nous sommes balloté entre la frustration, le dégoût, la haine, la peur, que ce soit à cause de la solitude d'Harry, la présence du professeur Ombrage, ou les événements concernant Voldemort qui s'imposent peu à peu, le film nous offre presque une réplique comique de cet ensemble. On rit face aux comportements de Dolores Ombrage et on ne ressent pas le moindre du monde la mise en retrait d'Harry face au monde sorcier. Dans le livre, pas de pitié. Il n'y a pas d'humour (excepté quelques mots de Ron ou des jumeaux Weasley), Dolores Ombrage et le ministère sont loin d'être amusants. Ils contrôlent les journaux et l'école, plongeant Harry dans un isolement terrible. La plupart de ses camarades ne le croient pas et se moquent de lui, il n'a plus de loisirs, son courrier et ses déplacements sont surveillés. L'ambiance dans L'Ordre du Phénix est sombre et oppressante. Nous sentons que nous entrons dans une autre dimension de l'histoire et que l'intrigue se fait plus mature, plus sérieuse. J.K. Rowling nous enferme dans le ressentiment et dans la crainte, et malgré des longueurs, elle nous amène au même point que son personnage principal: on désespère, on se demande ce qui va se passer, de nombreuses questions germent. Harry rencontre ici l'Ordre du Phénix: une organisation du bien qui lutte contre les forces du mal de Lord Voldemort, les Mangemorts. Mais de ce combat, il ne sait rien. Dirigé par Dumbledore en personne, l'Ordre du Phénix lui cache de multiples choses qu'Harry est décidé à découvrir. Un tome complet où s'enchaînent: vie d'adolescents (examens, rendez-vous entre amis, querelles) et inquiétudes (cauchemars récurrents, retour du mage noir nié par le ministère). J.K. Rowling arrive avec brio à concilier le jeune âge d'Harry, Hermione et Ron, avec la noirceur de l'atmosphère qui s'installe. L'auteure donne également de plus en plus de caractère à ses personnages. Car si de nouveaux apparaissent comme le professeur Ombrage ou Luna Lovegood, une élève de Serdaigle, d'autres se dévoilent encore: Ginny Weasley, Neville Longdubat, Cho Chang, Fred & George Weasley, Sirius Black. J'ai d'ailleurs une grande préférence pour le professeur McGonagall qui est très présente dans ce tome et que j'ai tout simplement adoré. L’approfondissement de ces personnages nous donnent un aspect réaliste de la vie à l'école et des amitiés qui se créent, et ajoutent un peu de piment. Rien n'est laissé au hasard et c'est ce que j'aime dans Harry Potter. L'auteure arrive toujours à nous parler brièvement d'un personnage avant de nous le ressortir quelques chapitres plus loin, ou même quelques tomes plus tard sans qu'on ne s'y attende ! Pas de coup de cœur pour ce cinquième tome, mais j'ai beaucoup aimé le redécouvrir pour la je-ne-sais-combien de fois. Même si j'adore les films, rien ne vaut les livres pour leur richesse.

« - Merci, cher directeur, pour ces aimables paroles de bienvenue, minauda le professeur Ombrage.

Elle avait une voix de petite fille, haut perchée et un peu voilée. Cette fois encore, Harry éprouva à son égard un puissant élan d'antipathie qu'il ne parvenait pas à s'expliquer. La seule chose certaine, c'était que tout en elle lui inspirait un profond dégoût, depuis sa petite voix stupide jusqu'à son cardigan rose et pelucheux. Elle s'éclaircit une nouvelle fois la gorge (hum hum) et reprit:

- Je dois dire que c'est un grand plaisir de revenir à Poudlard, -elle sourit en découvrant des dents pointues- et de voir tous ces joyeux petits visages levés vers moi !

Harry jeta un regard autour de lui. Aucun visage ne lui parut joyeux. »

Je le conseille à: Toujours à ceux qui ne se sont contentés que des films. Surtout pour celui-ci. A côté du livre, le film est pâle, il manque tellement, tellement de choses. A mon sens, c'est celui qui est le moins fidèle pour la quantité de détails omis.

Prochaine lecture: Lexi Smart a la mémoire qui flanche, Sophie Kinsella.