Rose soie • Camille Adler.

Paris, 1884. Rose de Saulnay est une jeune femme en avance sur son temps et a un goût immodéré pour la mode, ce que ne manque pas de lui reprocher son mari violent. C'est grâce à sa rencontre avec Alexander Wright, le couturier le plus en vue de la capitale, que Rose trouve le courage de réaliser son rêve : elle ouvre une boutique de confection. C'est le début d'une période à la fois difficile et grisante. Mais la passion qui lie Rose et Alexander se transforme peu à peu en un amour qui ne peut s'exposer au grand jour...

J'AI AIMÉ : La relation entre Jude et Cardan, de bons rebondissements.

J'AI MOINS AIMÉ : /.

Parfois il faut se pencher sur les romans qui sont dans notre PAL depuis bien longtemps... et c'est le cas de Rose soie que j'ai tiré au sort. Je pense que s'il a un peu traîné c'est parce que j'ai du mal quand l'un des protagonistes est déjà en couple et peur d'une issue peu favorable dans le cadre d'une romance. Mais au final je me suis lancée et mes aprioris ont très vite laissé place à une histoire d'émancipation qui m'a bien plu.

Charles contrôle tout dans la vie de Rose. Depuis leur mariage ses demandes sont de plus en plus précises. Rose aime la coûture et créer ses propres robes mais son mari met un point d'honneur à la rabaisser sur ce point, engageant finalement Mr Wright le coûturier le plus populaire de Paris. Quand Rose le rencontre c'est avec animosité ; elle n'a jamais eu besoin de lui jusque là. La jeune femme est loin de se douter que le coûturier va surtout renforcer sa passion pour la mode !

Rose soie est une histoire empreinte de douceur malgré le contexte marital de Rose. La violence de Charles est présente : dans ses pics, sa manipulation, ses coups. Je mettrais un TW viol pour ne pas que vous plongiez dans ce roman sans le savoir. Pourtant, à côté de cette atmosphère, on a des moments de douceur et un manière agréable de raconter les choses. Déjà Rose est une héroïne douce, qui a toujours l'âme romantique malgré tout, et sa passion pour la coûture l'anime.

J'ai bien aimé que l'on mette l'accent sur son émancipation et sur un contexte souvent survolé dans la romance historique au profit de l'histoire d'amour elle-même. Ici Mr Wright est important car sa rencontre avec Rose marque un tournant dans la vie de Rose, il contredit les propos de Charles sur son envie de créer, il est rassurant et aidant. Mais il n'est pas le plus important. L'autrice met Rose en avant, Rose et son envie de se défaire d'un mari violent et des apparences qui le rendent parfait dans le beau monde.

Rose n'est pas seule. Outre la romance qui est discrète et évolue de manière crédible, Rose a une amie fidèle qui donne sa voie aussi. Louise, sa femme de chambre, est une vraie perle. J'ai aimé la confiance et l'amitié qui lient les deux femmes plutôt que de les poser en rivales ou d'instaurer le fossé entre employeur et employée. Louise et Rose sont de vraies amies pour l'une et l'autre. C'est rafraîchissant de voir une héroïne aussi soutenue.

Une histoire plaisante, qui fait passer son héroïne avant la romance. Le roman ne payait pas de mine à première vue mais il m'a plu et a su me surprendre par ses directions.