Colère sur Paris • Angélique Jenet.

Paris, 1848.

De l’audace. Ambre en avait mobilisé pour braver la colère de son foyer et celle d’une Ville lumière en ébullition le temps du banquet républicain clandestin organisé par une amie proche. Pas assez d’audace toutefois pour risquer l’impudeur d’ôter le masque de son délicieux cavalier. Un inconnu au regard céruléen, dont le doigt aussi fougueux que sensuel venait de se poser sur ses lèvres pour clore toute protestation. Et qui faisait renaître en elle la passion qu’elle avait enterrée avec ses rêves de liberté dans cette société en décadence.

J'AI AIMÉ : Le contexte historique.

J'AI MOINS AIMÉ : Le manque d'alchimie entre Milos et Ambre, les dialogues pas toujours naturels.

Colère sur Paris est un livre pour lequel j'ai craqué dans le catalogue du mois d'Harlequin sur Netgalley. Le résumé a tout de suite su me rendre curieuse... Malheureusement, malgré la confiance que l'on m'a attribué, ce n'est pas un titre qui aura su me convaincre ou me faire rêver. Si j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir le contexte historique au début du roman, le sentiment n'a pas perduré et je me suis plutôt ennuyée...

Mariée à un homme qui a perdu de son charme avec les années, Ambre a tiré un trait sur beaucoup de ses rêves. Mais pas ses espoirs de liberté et de rébélion. Avec son amie Clémentine, les deux femmes se battent aux côtés du peuple et des grands noms pour plus de droits. A une soirée anonyme organisée par Clémentine, Ambre est ivre de liberté, même sommaire et éphémère. Elle y rencontre cet homme aux yeux bleus, caché derrière son masque, qui n'ose lui dire qui il est. Mais une chose est certaine : ils se connaissent et se sont connus.

Je ne dis vraiment pas non aux romances historiques qui mettent en scènes deux âmes qui se sont aimées, perdues, puis retrouvées. Encore moins dans un contexte historique marqué et avec certains choix qui compliquent l'affaire. J'ai apprécié qu'Ambre soit sous le joug d'un mariage qui ne lui convient plus et qu'elle se batte pour que le divorce et les droits des femmes soient reconnus. J'ai apprécie les éléments forts et historiques de l'époque à travers le récit. Toutefois, j'ai eu plus de mal avec le manque de spontanéité entre tout cela et la romance. Il m'a manqué beaucoup de naturel. Les explications sur le climat politique de l'époque ne sont pas toujours subtiles et coupent parfois l'élan d'une scène ou d'un dialogue.

Mais j'ai surtout eu du mal avec Milos et avec un côté qui se veut féministe... sans l'être forcément beaucoup, et ce, concernant Nina. Milos et Ambre se retrouvent après des années séparés et leur amour coule de source, peut-être un peu trop malgré les obstacles. Seulement j'ai trouvé que derrière les airs innocents et gentils de Milos se trouvait quelqu'un d'assez manipulateur (sûrement inconscient mais quand même) envers Nina, son amie d'enfance éprise de lui. Et c'est trop facile de cacher les dérives et erreurs de Nina derrière « l'hystérie » que l'on sait être un terme très sexiste. Contexte historique ou non, en 2020, on peut mieux faire.

C'est dommage parce que j'ai été très curieuse dès le début. Le premier chapitre réunissait beaucoup d'ingrédients plaisants. Mais le soufflet est vite retombé selon moi. J'ai apprécié de suivre les déboires d'Ambre dans sa quête de liberté et d'indépendance, dans ces choix et les responsabilités qu'elle ne peut parfois pas éviter. Elle a de beaux liens avec sa famille et ses amis. Seulement, à côté du contexte bien exploités, les personnages ne sont pas aussi sublimés... et ne possèdent pas l'alchimie que j'aurais souhaité.

Une romance qui ne l'a malheureusement pas fait avec moi... J'ai fini par m'ennuyer malgré certains ingrédients réunis. Le manque d'alchimie entre Milos et Ambre, ainsi que mes réticences vis à vis de Milos, n'ont pas aidé.