Le Veilleur des Brumes #1 • Robert Kondo & Dice Tsutsumi.

« Empêcher les ténèbres d'entrer, c'est la mission du veilleur des brumes. » Mon père répétait sans cesse ces mots avant de disparaître.

Au-dessus de Val-de-l'Aube se dresse le Barrage : une immense muraille de bois coiffée d'un moulin. Lui seul tient à distance les brumes mortelles qui ont englouti le reste du monde. Depuis la mort de mon père, je suis responsable du Barrage. Une bien grande responsabilité pour un petit garçon. Mais telle est ma mission.

Je m'appelle Pierre.

Je suis le veilleur des Brumes.

J'AI AIMÉ : La palette de couleurs, l'univers.

J'AI MOINS AIMÉ : On nous laisse sur notre faim.

J'ai craqué sur cette BD grâce aux avis dithyrambiques que j'ai pu lire un peu partout. La couverture et le résumé ont fini de me convaincre. Avec les promesses d'un univers mystérieux couvert de brume, je n'ai pas hésité un seul instant. Mais peut-être que j'attendais beaucoup, du coup. J'ai essayé de faire en sorte que ce ne soit pas le cas, mais malgré des illustrations vraiment magnifiques, j'ai trouvé que ce début prometteur manquait toutefois de quelque chose que je ne saurais encore nommer...

Pierre est le veilleur de Brumes de Val-de-l'Aube. Il a repris le flambeau très tôt, après que la brume ait emporté ses parents. Il maintient les protections de la ville tout en étant un petit garçon... Et les habitants ont tendance à oublier qui il est et ce qu'il fait. Ils ont oublié la brume et l'importance du maintien du Barrage. Même sa meilleure amie prend son rôle avec légèreté. Jusqu'au jour où une vague de brume frappe plus fort qu'à la normale : Pierre, Roxane et Roland vont devoir se serrer les coudes pour survivre.

J'ai tout de suite été séduite par la palette de couleurs utilisées et ce grain un peu mat, sombre, qui donne l'impression que la brume est omniprésente. Nous sommes tout de suite propulsé dans l'univers qui possède un côté à la fois doux et mélancolique. Pierre est un narrateur qui ne nous cache pas sa solitude et les responsabilités qui pèsent sur ses maigres épaules. Pierre n'est qu'un petit garçon et parfois, il aimerait n'être qu'un petit garçon justement. Pourtant il sait qu'il n'a pas le choix. Sans en prendre réellement conscience, chacun a besoin de lui et il ne l'oublie pas.

On découvre son quotidien, la dureté de son travail, de sa vie. C'est un petit garçon renfermé, incompris et sensible, qui ne manque pourtant pas de courage. Dans son aventure, il est accompagné de Roxane, une amie volontaire et extravertie, et Roland que Pierre n'apprécie pas trop et que l'on ne connaît du coup pas beaucoup. J'ai aimé la dynamique entre ces trois-là qui n'en est qu'à ses débuts et qui demande qu'à s'épanouir. J'ai peut-être pas assez digéré la fin, qui me donne un goût de trop peu pour un premier tome contrairement à d'autres lecteurs.

Bonne lecture et début prometteur avec des personnages attachants et de belles images. La fin me laisse cependant trop sur ma faim même si je comprends l'effet et il me manquait un petit plus. J'aurais bien aimé quelques pages de plus pour le coup, je l'avoue.