D'encre, de verre et d'acier #1 • Gwendolyn Clare.

Avec la bonne plume, le bon papier et en respectant des règles complexes, il est désormais possible de voir naître sous ses doigts un nouveau monde. Cette nouvelle branche de la science, la scriptologie, connaît deux adeptes hors du commun : Jumi da Veldana et sa fille Elsa sont nées, comme l'univers d'où elles viennent, sous les doigts d'un scriptologue. Mais elles se sont révoltées et ont elles-mêmes appris, à leur tour, les secrets de cet art, et repris le contrôle de leur petit paradis.

Leur bonheur ne dure pas : Jumi cache un noir secret et disparaît, enlevée sous les yeux de sa fille, qui doit s'aventurer dans le monde réel pour retrouver sa trace. Des canaux d'Amsterdam aux rues du Pise, elle finit par trouver refuge dans une véritable " maison de fous " appartenant à l'ordre d'Archimèdes, c'est-à-dire une institution où scriptologues, alchimistes et mécaniciens peuvent venir se mettre à l'abri, étudier et travailler en compagnie d'autres scientifiques. C'est aussi un pensionnat, dont les élèves l'observent avec beaucoup de curiosité – au premier rang d'entre eux, Léo, un mécanicien de génie, avec qui sa rencontre fait des étincelles. L'aide promise à Elsa par l'ordre tardant à se concrétiser, la jeune fille décide de prendre les choses en main. Et ce n'est pas peu dire. Car Elsa, elle aussi, dissimule un secret...

Saura-t-elle réparer par l'écriture un univers devenu fou ? Elsa va devoir apprivoiser les règles de ce nouveau monde et se faire à la complexité des relations humaines si elle veut parvenir à retrouver la trace de sa mère. Passé tragique et ténébreuses conspirations, mondes de poche et armes ultimes : suivez cette héroïne armée d'encre et de papier dans une aventure pleine de charme et de suspense !

J'AI AIMÉ : L'univers original, la localisation de l'histoire.
J'AI MOINS AIMÉ : La dynamique des personnages, la plume froide.

Il me tardait vraiment d'enfin découvrir la saga D'encre, de verre et d'acier dont le premier tome faisait partie des plus tentants de ma PAL. C'est suite à l'enthousiasme d'Echos de mots qui a adoré que je me suis lancée... Mais malheureusement le même charme n'a pas opéré sur moi. Dès les premiers chapitres j'ai su que ce n'était finalement pas la lecture que j'attendais tellement.

Veldana est le monde d'Elsa et il est né sous la plume d'un écrivain de l'univers réel, Montaigne. Et depuis des années, Veldana bénéficie de son indépendance propre grâce à la mère d'Elsa, Jumi, qui s'est révélée être une plus puissante scriptologue que l'écrivain lui-même. L'élève a dépassé le maître, et sa fille est son héritière toute désignée. Toutefois le monde réel et sa politique influence le leur : Jumi est enlevée sous les yeux d'Elsa par un ennemi inconnu et qui semble avoir des desseins bien à lui. Ni une ni deux, Elsa se lance à sa poursuite pour la survie de sa mère et de leur monde, et va découvrir bien de nouvelles choses sur son chemin...

L'univers de cette saga y est complexe et approfondi, et on y est catapulté dès les premières pages où on rencontre Elsa dans son univers bien à elle, qui connaît des limites définies et qui a ses propres codes. Mais le monde réel n'est pas en reste non plus, certains êtres sont dotés de facultés hors-normes comme la scriptologie, la mécanique, ou l'alchimie. Parfois même, certains peuvent en maîtriser plusieurs. Ce sont des facultés inouïes et innées, et leurs détenteurs sont appelés communément des « fous ».

En vérité, c'est la scriptologie que j'attendais au tournant : pouvoir créer de véritables univers, personnages, mondes, à partir de l'écriture, c'est quelque chose qui me parle beaucoup. Ici, c'est une science encore plus complexe qui n'y paraît, où Elsa et tous ceux qui la maîtrisent se montrent rigoureux et intelligents. La moindre erreur a un prix. J'ai trouvé tout ce savoir captivant, entre réparation de livres-monde et voyage à travers différent mondes, j'ai été satisfaite de ce côté là !

Malheureusement en dehors de cet univers et ses codes fort intéressants, sa diversité, et là où se déroule le récit (passer d'Amsterdam à Pise, en passant par Nice), j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. J'accuse avec beaucoup de chagrin la plume que j'ai trouvé froide et qui m'a laissée à l'écart de toutes émotions. L'héroïne est d'ailleurs à cette image : très rigide, elle n'exprime que très peu ses sentiments (ni aux autres ni à nous lecteurs et lectrices) et crée un net rempart avec les autres personnages. Ces derniers, que l'on voit majoritairement à travers ses yeux, sont finalement hors de portée aussi et nous paraissent très antipathiques. Ce qui est dommage car j'ai objectivement bien aimé leurs rôles, avec une préférence pour Porzia et Faraz.

Un petit sentiment de tristesse de ne pas avoir accroché autant que je l'aurais voulu. La difficulté de m'attacher aux personnages et de me trouver proche d'eux n'ont cependant pas coupé court à ma curiosité et je pense que je lirai le second et dernier tome pour me faire une vision d'ensemble.