Genre: Historique.

La maîtresse de Rome, Kate Quinn.

Résumé:

La Rome du 1er siècle est sauvage. Des banquets aux orgies, des jeux du cirque aux complots politiques, la capitale de l'Empire sombre dans une frénésie de plaisir et de violence. 

Thea, jeune esclave d'une arrogante aristocrate, va bientôt devenir la femme la plus influente de la cité. Belle et intelligente, elle fera tout pour préserver son amour pour Arius le Barbare, gladiateur et idole du peuple. Quitte à défier l'Empereur, qui s'est promis d'en faire sa maîtresse...

Mon avis, 19/20.

Coup de  ♥

Oh la la la la ! On arrête tout ! C'est un coup de cœur pour ce roman absolument prenant, unique, immersif. J'en ai vu de toutes les couleurs !

Une histoire plongée au sein de la Rome antique, totalement dépaysante, avec des personnages d'une richesse incroyable issus de l'Histoire et de l'imaginaire. La maîtresse de Rome est indubitablement un excellent roman.

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En bref:

Les -: /.

Les +: La richesse du décor et des personnages, l'immersion totale.

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« On commençait à voir son visage partout, grossièrement peint au flanc des immeubles de bois qui entouraient l'amphithéâtre Flavien. Dans les ruelles, je rencontrais des graffitis maladroitement tracés à la craie sur les murs: « Arius le Barbare fait soupirer toutes les filles ! » Des marchands colportaient de petits portraits aux couleurs crues suspendus à des rubans criards. Les taverniers lui offraient du vin, les prostituées lui proposaient leurs services gratuitement.

Arius, esclave et barbare, un homme qui, lorsqu'il mourrait, serait découpé en morceaux et donné à manger aux lions au lieu de rejoindre ses ancêtres dans un vrai tombeau. Moins que la boue des égouts, mais tellement important ! »

₪ Habituellement... Le genre historique n'est pas tellement ma tasse de thé, j'ai toujours l'appréhension que le roman ait plus l'air d'un documentaire que d'une fiction (vous savez avec beaucoup trop de dates et de noms, et de notes, à s'y perdre). Mais La maîtresse de Rome fait partie de ses livres qui  donnent d'avantage envie de découvrir des petites pépites de ce genre ! Avec son contexte historique et sa trame passionnante, l'auteur nous présente là un roman mémorable. C'est, pour moi, une excellente lecture !

₪ Thea, jeune esclave juive, travaille dans la maison Pollia, au service de Lepida, une maîtresse de son âge dont l'arrogance est à la même hauteur que ses charmes. Intelligente, Thea sait doser son insolence et son silence face aux coups bas de Lepida qui n'hésite pas à vouloir connaître tous les petits secrets de son esclave pour s'en servir contre elle. Mais quand Thea rencontre Arius le Barbare, gladiateur en vogue et adulé, et que celui-ci se retrouve séduit par elle et non sa maîtresse qui le poursuit de ses assiduités, la vanité de Lepida explose et l'entraîne dans une rancœur puissante à l'égard de Thea. Mais Lepida est bien loin d'être le seul obstacle entre Arius et Thea...

₪ Nous rencontrons Thea et Lepida à l'âge de quinze ans, et nous allons les suivre à travers l'âge, leurs histoires, leurs ambitions et leurs décadences. Ce roman s'étale sur la période du règne de l'Empereur Domitien et nous offre des tranches de vie, de douleurs, de projets, de pensées qui nous retournent. Ce roman m'a fait vivre toutes les émotions possibles et imaginables, du sourire à la colère, de la peine à la peur. Je l'ai eu dans la peau, ce roman, il m'a transpercé l'âme. Un livre inoubliable, d'une force insoupçonnable. 

₪ Thea est un personnage auquel je me suis tout de suite attachée. En tant que jeune fille, elle est déjà avisée, instruite, et sait quand se taire et quand parler. C'est un personnage doté d'un puissant courage également, forte et confiante. Et du courage, Thea en a absolument besoin: ses années auprès de Lepida ne sont que le début des épreuves... Ce personnage et ses péripéties m'ont fait trembler, j'ai sans cesse eu l'estomac contracté. Avec Thea, la crainte n'est jamais loin. Quant à Lepida, ce n'est pas un personnage attachant, mais c'est un personnage spécial que l'on aime détester, du début jusqu'à la toute fin. C'est une femme rusée, espiègle et d'un égoïsme sans limite. Cette femme perfide et vicieuse, dont rien n'arrête l'ambition et la vanité, est un personnage crucial et qui ne laisse certainement pas indifférent.

₪ La maîtresse de Rome met en place tout un panel d'autres personnages, que nous suivons tout aussi assidument. En matière de personnages complexes et approfondis, nous sommes servis ici. Qu'ils soient inspirés de l'Histoire ou entièrement fictifs, ils sont plus vrais que natures, ils possèdent un fond, une histoire propre, un caractère unique, ils sont finement travaillés. J'ai pris beaucoup de plaisir à les suivre, et à avoir les dents et l'estomac serrés pour eux aussi. Les personnages mis en œuvre par l'auteure ont tous su me toucher, ou m'interpeller, et ce, qu'importe qu'ils aient bon ou mauvais fond. Je dirais même mention spéciale pour l'Empereur, personnage charismatique et écrasant, qui laisse planer une ombre sur l'histoire.

₪ Le roman nous plonge aisément dans la Rome antique avec ses mœurs, ses jeux et ses gladiateurs, ses robes et ses stolas, et son Empereur. Il est impossible de ne pas se laisser immerger dans ce décor vieux de près de deux mille ans, au milieu des esclaves et des riches sénateurs, et dans les loges de l'amphithéâtre Flavien -le Colisée. Je me suis prise une belle claque, autant par l'histoire en elle-même et ses personnages que le décor et contexte historique. Une réussite !

₪ En conclusion: C'est une excellente découverte, un excellent livre qui m'aura fait passer un excellent moment. Vous l'aurez compris, en un mot: Excellent ! Kate Quinn mélange habilement Histoire et fiction pour nous offrir un récit haletant et fourni. La maîtresse de Rome est un torrent de péripéties, de détails, et de personnages, qui nous tient en haleine en nous plonge au cœur de Rome.

« - Sais-tu que j'ai fait faire pour mon temple privé une statue de Minerve qui a ton visage ? Peut-être es-tu vraiment une déesse. Dans ce cas, il serait stupide de ma part de laisser s'échapper ma déesse personnelle, n'est-ce pas ? Et je n'ai jamais été stupide.

Domitien caressa ma nuque d'un doigt et reprit, le regard vague.

- Sache que j'aime jouer. Avec mes chambellans, mes sénateurs, mes gardes. Il est si facile de leur faire peur ! Même mon épouse a peur, sous son visage de marbre. Mais pas toi. Toi, et un autre -sais-tu qui ? Ce n'est même pas un être humain. Un simple esclave, un animal, comme toi. Un gladiateur. Celui qu'on appelle « le Barbare ». On a beau dire, il ne peut pas être dieu. Il n'est qu'un barbare. Mais lui non plus n'a pas peur de moi. Et il survit, il survit à tout ! Il vient au bord de l'arène et il lève les yeux, il lève les yeux vers moi et me regarde. »

Je le conseille à: Tout le monde. Même ceux qui sont peu passionné par l'Histoire ou le genre historique peuvent se retrouver captivés -ça a été mon cas ;) La maîtresse de Rome est un roman habile et prenant, dont vous ne ressortirez pas indifférent et insensible.

Prochaine lecture: Les sœurs Essex, tome 1: Le destin des quatre sœurs de Eloisa James.