Genre: Fantasy.

La Dernière Terre, tome 1: L'enfant merehdian, Magali Villeneuve.

Résumé:

Un monumental ruban de pierre se dresse en sentinelle au bord des brumes éternelles. Les hommes leur ont donné un nom: la Dernière Terre.

Dans la cité-capitale des Cinq Territoires, Cahir, jeune homme frêle, maladif, aux mœurs et aux allures bien éloignées des codes stricts qui font loi autour de lui, subsiste envers et contre la réprobation générale. Il est issu des Giddires, un peuple rejeté, au ban de la paix politique qui unit les autres contrées. Malgré cela, entre intelligence et ingénuité, il parvient à se rapprocher de certains locaux, dont Ghent, fils du Haut-Capitaine à la tête des forces militaires des Basses-Terres.

Au fil de ces jours paisibles, s'il advenait un événement capable de bouleverser tous les dogmes établis, quel poids l'existence de Cahir aurait-elle dans la balance des certitudes ?

Mon avis, 20/20.

Coup de  ♥

J'ai fait confiance aux copinautes qui ont adoré.... Et j'ai adoré. C'est tout simple. J'étais fébrile en commençant ce roman, peur de la déception car je ne suis pas une as de la fantasy mais aussi impatience infinie. J'en suis ressortie avec un trop plein d'émotions positives.

Ce premier tome m'a un peu mis la tête et le cœur en vrac, vous voyez ? Ce premier tome m'a même totalement emportée, obnubilée, j'adore. Une valeur sûre.

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En bref:

Les -: /

Les +: La palette de personnages approfondis, le côté très addictif, la plume de l'auteure.

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« - Oh ! gamin ! Fais donc attention ! s'exclama Esaig. Il en profita pour se camper en obstacle et rembarrer ainsi toute idée de dérobade.

A travers le rideau de mèches noires, le jeune homme surprit le Giddire à rouler des yeux. Piqué, l'Agrevin sentit un impérieux fourmillement sourdre dans sa main droite.

- Connais-tu les formules de politesse, Giddire ?

- Pas dans ta langue.

Le voile posé sur le timbre juvénile inhumait la réponse dans le brouhaha environnant.

- Oh ! Mais Ghent avait donc raison ! Il parle et il est presque intelligible !

Sans rien perdre de sa pondération, l'autre dissimula un instant sa bouche derrière une manche dont ses doigts dépassaient à peine et racla sobrement sa gorge.

- Content d'avoir égayé ta journée, continua-t-il d'une voix un peu plus claire. Ce sera tout ?

- Ne sois pas si pressé, voyons ! Suis-je de si mauvaise compagnie ?

- Très mauvaise, oui.

Esaig écarquilla les yeux. Le plus offensant n'était pas tant son absence de détours que l'ennui patent imprimé sur son faciès par trop typé de son ethnie de tranh.

- J'ai pourtant cru comprendre que tu rechignais moins à celle de mon ami.

- Ton ami connaît mon nom, il n'a pas besoin de me siffler. »

₪ J'ai découvert ce roman surtout chez Bouchon, avec ses très gros coups de cœur pour les deux premiers tomes. Et tout de suite, ces chroniques et son enthousiasme m'ont conquise. Puis la chronique de Saefiel à son tour, un coup de cœur aussi, m'a simplement achevée. Je le voulais. Et c'est d'ailleurs ma petite Sae qui me l'a offert... dédicacé ♥ Comme dit plus haut, la fantasy, ce n'est pas mon domaine (même si j'essaie d'y remédier ^^), j'avais donc des aprioris: celui de ne pas accrocher, d'être perdue, de m'ennuyer. Avec délectation, j'ai très vite réalisé que j'étais loin, mais alors vraiment loin de tout ça: dès les premières pages, j'ai été happée et captivée. J'ai également eu un très très gros coup de cœur pour ce premier tome.

₪ Une grande partie de ce premier tome se passe à l'intérieur de la capitale des Basses-Terres: Tileh Agrevina, et au sein des forces militaires appelées Arpenteurs. Dans ce peuple tranquille et pacifique se trouve pourtant une gêne issue de leurs peurs, une gêne à l'image d'un homme différent des leurs, un jeune homme qui vient du peuple des Giddires, un peuple rejeté et jugé violent. Cahir, de son nom, a été ramené par le Haut-Garde Melgar Cenerianh dans la cité et évolue parmi les Arpenteurs entre rébellion et sagesse. Le jeune garçon est habitué aux brimades et aux regards apeurés qu'on lui jette mais sait tisser en dépit de tout des liens insoupçonnés avec quelques exceptions.

₪ Ce premier tome est surtout introductif et nous permet de nous plonger dans le décor des Cinq-Territoires et surtout de Tileh Agrevina où se déroule l'intrigue. Nous faisons connaissance avec la vie à l'intérieur de la cité, au sein de quelques maisons de personnages importants, et du fonctionnement politique et militaire. J'ai pris plaisir à découvrir et me plonger dans cet univers qui a su m'emporter dès les premières pages. Il y a un côté très addictif dans le fait de découvrir peu à peu comment fonctionne les Cinq-Territoires et comment les personnages, entre eux, interagissent. Je me suis vraiment prise de passion pour la plume fine et aérienne de l'auteure qui sait nous immerger aux côtés de ses personnages.

₪ Comme dans la plupart des romans de fantasy, j'ai eu besoin d'un moment d'adaptation pour prendre mes repères. Mais ici, ce moment a vraiment été court. Même si lors des tout premiers chapitres, je ne saisissais pas tout (notamment la hiérarchie et les noms que je mélangeais ^^), j'ai tout de suite ressentie cette flamme qui alimente le récit, l'envie de savoir, découvrir, lire. J'ai rarement pu lâcher ce premier tome, moi, je vous le dis ! On se plonge de plus en plus dans l'histoire, de plus en plus dans les personnalités différentes et approfondies qui nous sont présentées, de plus en plus dans l'univers. Ce premier tome introductif est beau, intense, et pose des bases solides.

₪ Nous suivons toute une jolie palette de personnages différents. Ils sont nombreux, apportent plusieurs point de vue. Ces personnages nous énervent ou nous charment, mais ils sont indubitablement vrais, authentiques, puissants de charisme. Pour ne citer que les principaux: Reghia, Feor, Solgar et son fils Ghent, Melgar, et évidemment Cahir. Mon amour, sans failles pour le moment, va à Melgar. OUI, Melgar Cenerianh, ce personnage fermé, seul, indéchiffrable. Je l'aime incroyablement. Sa relation si complexe avec Cahir m'a tellement plu. Et Cahir est lui aussi un personnage que j'ai fortement aimé, un peu sombre et torturé, sage, frêle mais d'une force certaine. Ces deux personnages là ont fait battre mon cœur de mille manières. J'ai aussi apprécié Solgar et Ghent, père et fils, similaires mais avec leurs petites différences touchantes, dont j'ai aimé l'évolution et le caractère, jusqu'à être surprise. Reghia et Feor ne reçoivent pas les mêmes faveurs, mais je suis bien impatiente de les retrouver et les découvrir amplement.

₪ En conclusion: Chaque fois que je suis ressortie de ce livre (pour une pause ou à la fin), c'était le cœur plein de nombreuses et différentes émotions. J'étreignais le livre, soupirais, puis allais voir mon chéri juste histoire de lâcher ce que je pense le temps de quelques secondes: « J'adore. Ce livre est trop bon, c'est de la torture ». J'ai senti le coup de cœur poindre très très tôt, avec l'espoir qu'il dure jusqu'à la fin. Et ce fut le cas. Quand j'ai tourné la dernière page, j'étais entre un sentiment de frustration: « Quoi ? Déjà fini ? Mais je n'ai pas la suite, moi.... » et un sentiment de pur plaisir: « trop trop trop trop trop bon ». J'ai adoré, adoré, adoré. 

« Cahir s'obligea à maîtriser le rire qui voulut monter à ses lèvres. Il avait endigué la crise, mais une imprudence pouvait encore la ranimer.

A quand remontait la dernière fois qu'il avait quitté cet amphithéâtre au terme d'un entraînement avec autre chose qu'une boule d'amertume ou de colère fichée dans l'estomac ? Sauf dans les bras de Reghia, quand pouvait-il goûter le réconfort de n'être absolument seul ? Il sourit pour lui-même, impatient, presque, de voir tomber cette nuit qui, si elle ne lui amènerait pas les tendresses d'une femme, lui chuchotait la promesse de retrouver peut-être, enfin, un ami. »

Je le conseille à: Ce roman est A LIRE, compris ? Non vraiment. Nous ne sommes peut-être pas dans le feu de l'action, car c'est introductif, mais ça reste une petite pépite à déguster. Mon premier coup de cœur de 2015 ♥

Prochaine lecture: La confrérie des Lords, tome 1: Pour l'amour d'un naufragé de Mary Jo Putney.