samedi 9 mars 2019

Paris, 1899 (Fragments d'éternité #1) • Séverine Mikan.


Paris, décembre 1899. La ville Lumière est un chantier immense, celui de la grande Exposition universelle.
Là, au cœur de cette ruche festive et laborieuse où vont naître bientôt tous les espoirs de la Belle Époque, des vies se croisent, se mêlent, s’étreignent.
Henryk, artiste sans le sou à l’âme révolutionnaire, rencontre James, l’héritier d’une riche famille anglaise. Leurs deux mondes ne pouvaient être plus opposés et pourtant, entre ces deux jeunes hommes, le coup de foudre est immédiat. Pas après pas, entre les quartiers de la bohème et de la bourgeoisie, de la chambre sous les toits d’Henryk au luxueux hôtel particulier de James, va se dessiner une belle histoire d’amour faite de doute, de séduction, de tendresse et de heurs. Car de lourds secrets vont bien vite rattraper les deux amants, et mettre en danger leur fragile idylle que la très conservatrice société de fin de siècle ne tolère pas…


J'AI AIMÉ : La plume, le brin d'espoir.
J'AI MOINS AIMÉ : La rapidité de l'histoire.


Merci beaucoup à NetGalley et MxM Bookmark pour cette découverte. La couverture envoûtante et le résumé qui promet une romance historique interdite m'ont poussée à foncer les yeux fermés. Et Paris, 1899 est bien une histoire d'amour impossible, passionnée, et touchante. Malgré le coup de cœur de certains lecteurs, la rapidité des événements et un quelque peu manque d'approfondissement m'ont en revanche laissée un poil sur la touche.

Henryk, artiste bohème qui multiplie les emplois pour survivre, nourrit en son cœur une haine des riches qui l'anime et l'aveugle. Sa rencontre avec James, un héritier bourgeois, va remettre en cause non seulement ses aprioris mais aussi sa capacité à aimer. Mais si James n'est pas tel qu'il l'imaginait, c'est un jeune homme avec au moins autant de casseroles que lui. Quel prix leur est demandé pour pouvoir goûter la liberté d'être ensemble ?

On plonge dans un décor historique à cheval entre les progrès à venir et les célèbres bâtiments de Paris qui se multiplient, et les restes de l'aristocratie. C'est dans cette société qui change doucement que les vies d'Henryk et James rentrent en collision. Henryk, immigré polonais, qui a connu la violence, le rejet, la pauvreté, et qui connaît toujours cette dernière. James, descendant de l'aristocratie anglaise, évoluant dans les beaux quartiers et qui cherche à protéger sa sœur de leur beau-père à l'aide d'un mariage. Deux existences que tout séparent, que tout opposent même, et qui vont pourtant trouver du réconfort en l'autre.


J'ai malheureusement eu des difficultés à m'attacher aux personnages qui plongent facilement dans le mélodrame par moments, parce que comment faire simple quand on peut faire compliqué ? Et je pense que ça vient principalement de la plume. Ne vous méprenez pas, j'ai trouvé cette dernière sublime, et elle possède un grain de poésie certain, toutefois elle m'a détachée d'Henryk et James par la narration qui reste totalement externe. Le lecteur est spectateur et non vraiment complice de nos deux amoureux.

La relation est très travaillée, ce que je déplore c'est plus le court laps de temps sur lequel se passe l'histoire (dix jours) et le court laps de temps où les sentiments éclosent (deux rencontres). Malgré toute la beauté de la plume et de leur amour, je n'ai jamais su m'enlever ça de la tête. Leurs émois vont beaucoup trop vite et j'avoue que j'aurais davantage plongé dans leurs dilemmes, leur passion, et les obstacles à leur histoire s'il s'était écoulé beaucoup plus de temps. C'est là que vient mon reproche de manque d'approfondissement : il y A franchement de quoi approfondir (surtout quand certains éléments des vies de James et Henryk entrent en contact) et se permettre d'allonger la chronologie.

Sinon, le drame et moi quand il s'agit d'un couple homosexuel à l'honneur, ce n'est pas ma tasse de thé. Je n'aime pas me faire du mal quand je lis. Et ce, même si le contexte historique s'y prête car à l'époque l'amour de même sexe était réprouvé. Je remercie donc l'autrice qui, en voulant garder ce contexte-là, a su avant tout créer une bulle d'espoir. Cette relation, pour nos deux personnages, c'est un havre de paix, une rédemption pour leurs âmes torturées. Ce qu'ils partagent est très beau et j'ai su l'apprécier.


Pour un premier roman de l'autrice, c'est un beau roman il faut le reconnaître. Paris, 1899 est une romance qui possède du charme et de la poésie, même dans ses moments sombres, et même dans ses moments sensuels. Je n'aurais cependant pas regretté quelques pages en plus pour étoffer l'histoire.

tâches d'encre

  1. Ah c'est un roman ? À la couverture j'aurai cru à une BD ! Les défauts que tu soulignes ne me freinaient pas pour lire cette "BD" mais si c'est un roman alors... la précipitation des évènements va un peu plus me gêner... C'est dommage parce que ça me donnait très envie :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui c'est un roman ! J'avoue que j'adore la couverture et je n'ai pas du tout pensé à une BD mais c'est vrai que ça peut faire penser ^^

      Supprimer
  2. Ca fait quand même beaucoup de points négatifs... Et sachant que je n'aime pas trop les romances historiques en général, je ne suis pas trop tentée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En vrai c'est dommage parce que je pense que si l'histoire était espacé sur des semaines, voire des mois, l'élan mélodrame serait moins marqué :/

      Supprimer
  3. Je suis comme toi, j'ai du mal quand les histoires d'amour se passent sur des très courts laps de temps, ça enlève de la crédibilité je trouve :/
    J'aime bien la période historique et les thèmes mais j'aurais peur d'être gênée par ce que tu soulignes :/

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Clairement c'est dommage ! Surtout pour les élans aussi passionnés et forts que nous partagent les personnage, les si peu de rencontres m'ont sauté aux yeux ^^"

      Supprimer
  4. En effet, 10 jours et deux rencontres pour tomber amoureux, c'est très peu. Dommage car cette romance aurait pu me plaire mais, du coup, ça manque de réalisme.

    RépondreSupprimer

Decorated Christmas Tree