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Tuesdays are just as bad
de Cethan Leahy.
VF : Pas de VF.
Genre : Contemporain, YA.
Mon édition : Mercier Press.
255 pages.
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Résumé : What would you do if you were haunted by yourself?
When Adam Murphy wakes up in hospital after a failed suicide attempt, he finds he is not alone. In his room is someone only he can see and hear. Tied together by an invisible bond, Adam and his ghostly companion try to find a way to coexist as Adam works to get his life back on track. But life is never simple and as the pressure builds on Adam to appear 'normal', will his constant shadow turn out to be friend or foe?
17/20.
- J'AI AIMÉ : La réalité de la dépression, l'originalité du point de vue.
- J'AI MOINS AIMÉ : /.
Vendredi et Samedi dernier, je me suis rendue à la DeptCon 4, une convention sur le YA à Dublin. Je n'y connaissais que Sally Green et Patrick Ness, je suis repartie avec plein d'autres noms en tête dont celui de Cethan Leahy, auteur irlandais. Son livre est celui qui m'intéressait le plus avant de me rendre à cette convention, je l'ai acheté sur place et commencé dans la foulée. Je n'en ressors absolument pas déçue ! Cethan dépeint la dépression, surtout chez les adolescents, avec une extrême justesse. C'est pour moi un des meilleurs romans jeunesse que j'ai lu jusqu'à ce jour sur le sujet.
Adam a raté sa tentative de suicide. Il se réveille avec une présence, un fantôme, que lui seul peut voir et entendre. Partout où il va, il est là, le suit comme son ombre, et n'hésite pas à commenter tout ce qu'il voit et tout ce qu'Adam fait. Alors qu'Adam cherche plus ou moins à remonter la pente et faire bonne figure devant ses parents ainsi qu'à l'école, le fantôme, lui, aimerait qu'il cesse de l'ignorer.
« Without turning on a light, he walked into his room, changed into his pyjamas and lay on the bed. He clearly hoped that this would be the night he would finally fall asleep. He changed his position frequently, shifting his pillows about. However, sleep didn't come. So, instead, he opened his eyes and stared at me, the first time he had looked at me all day.'Why are you still here?'I didn't respond. What could I say? I didn't want to be here any more than he did. »
Difficile de faire un réel résumé à part cette phrase si joliment dite dans le résumé : « What would you do if you were haunted by yourself? ». Ce qui m'a tout de suite convaincue dans ce roman, c'est cette idée. Mais aussi le fait que le narrateur ne soit pas Adam, il s'agit du fantôme. Un point de vue qui nous permet non pas de suivre les pensées d'Adam, pourquoi et comment il est arrivé à son geste, et ses conséquences. Le point de vue nous permet de suivre la dépression, de savoir comment elle peut rendre une personne, et comment, à quoi, elle peut nous amener.
« Adam walked away from the bus stop and a few moments later there was a beep from his pocket. He checked it, smiled and responded immediately.'Ahem,' I said, clearing my nonexistent throat.'Oh, yeah. Heh, I completely forgot you were there.'I'd noticed.'How do you think the date went? Oh wait, I got a message. Give me a second.'I said nothing but this didn't bother him. It bothered me, though. »
C'est avec ce principe que ce roman est si juste. Notre narrateur est la dépression. Ce n'est pas un narrateur que l'on peut apprécier, il est antipathique, amer, et ce qu'il susurre à l'oreille d'Adam n'est certainement pas pour l'aider. L'image même de la maladie en soit. Un choix vraiment judicieux de l'auteur pour nous permettre de cerner avec subtilité et finesse à quel point cette maladie est insidieuse et sournoise. Une allégorie qui fait la force totale du roman.
« He looked at me.'It's always bad. Even when things were okay, they were still bad. I was able to ignore it for a while, but it's always been bubbling underneath, waiting to overwhelm me.' »
Adam, que l'on ne suit qu'au travers du fantôme, est un personnage pour le moins attachant, pour lequel on ressent de la compassion, de la tristesse, de la tendresse. On voit les symptômes de la dépression et comment ceux-ci l'affectent : le vide, la fatigue, la solitude, la dépréciation de soi, le doute, la paranoïa aussi. Et on se retrouve là, impuissant, avec le récit qui nous place dans le rôle de l'entourage qui a envie de le réconforter sans savoir
comment. L'effet est réaliste au possible.
- EN CONCLUSION : Un livre intelligent, juste, avec ses originalités et son goût « bittersweet » (doux-amer). La dépression n'est ni glamorisée ni utilisée comme tremplin pour l'histoire, elle est nous est présentée dans son plus simple appareil : crue, compliquée, et authentique.
Prochaine lecture : The Hate U Give (en VO) d'Angie Thomas.
La couverture me plaît et vu le sujet, ça m'intéresse. Et, surtout, avec ce point de vue particulier, ça me rend curieuse. Merci pour la découverte.
RépondreSupprimerIl est vraiment super chouette et c'est vrai que la couverture est jolie !
SupprimerOooh j'aime beaucoup l'idée !
RépondreSupprimerCa me fait un peu penser d'ailleurs à All that she can see de Carrie Hope Fletcher où l'héroïne voit les émotions des gens comme des espèces de "monstres" qui les suivent. J'aime beaucoup l'idée de la personnification de nos sentiments en fait, ça peut être très touchant si c'est bien fait !
Du coup forcément, j'ai envie de découvrir ce roman ! =)
Je ne connais pas du tout mais du coup ça m'intéresse ! Ici c'est super bien fait et le ressenti est chouette. J'espère que tu auras l'occasion de le découvrir.
SupprimerCe livre me tente vachement, il a l'air super bien écrit et pas évident à lire vu le thème abordé, mais c'est bien de trouver des livres qui en parlent de plus en plus ! Le point de vue adopté est original. J'ai lu Tout plutôt qu'être moi en septembre, et superbe lecture pour un peu mieux comprendre la dépression, ce qu'elle engendre, les causes qui peuvent lui être liées...
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour la découverte :)
C'est très juste sur la dépression, mais le ton reste léger donc ce n'est pas plombant ou autre !
SupprimerCe que tu en dis me donne vraiment envie ! Bon, comme je ne lis pas en anglais, j'ai juste à espérer une version française un jour, ce qui est hyper frustrant mais je le note dans un coin de la tête
RépondreSupprimerJe t'avoue que j'ai peur qu'il ne soit pas traduit même si j'aimerais énormément... l'auteur est irlandais, je ne sais pas si les éditions françaises s'attardent sur l'Irlande et ses joyaux T_T
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