Ne m'échappe pas (Insaisissable #2) • Tahereh Mafi.

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Insaisissable, tome 2: Ne m'échappe pas

de Tahereh Mafi.

Genre: Romance, dystopie, YA.

Mon édition: Michel Lafon.

453 pages.

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Résumé: Juliette se réfugie au Point Oméga, le quartier général de la résistance. Cette forteresse souterraine et ultra-moderne cache les gens dotés de pouvoirs extraordinaires. Pourtant, son toucher mortel fait encore d'elle une paria.

De son côté, Warner, le fils du commandant suprême, réprime toute rébellion dans le secteur qu'il dirige. Toujours aussi obsédé par la fuite de Juliette, il veut la retrouver, quoi qu'il lui en coûte. Il n'a pas non plus oublié ceux qui ont permis son évasion, Adam et Kenji, à qui il compte bien faire payer leur trahison.

L'affrontement est inévitable... Juliette, tiraillée entre son amour pour Adam et la soudaine attirance qu'elle ressent pour Warner, devra choisir son camp. Car elle est l'arme absolue, la seule qui puisse raviver l'espoir d'un monde dévasté.

16/20.

• J'AI AIMÉ: Le personnage de Warner, la plume.
• J'AI MOINS AIMÉ: Le comportement de Juliette.

 /!\ Spoilers évidents si vous n'avez pas lu le T1 /!\

Il était temps de lire ce second tome, et pour cause: j'ai lu le premier il y a deux ans et demi, presque trois ans ! Pour tout avouer, le premier tome avait été un tel coup de cœur que je redoutais grandement de lire la suite. Il a fallu que je digère mes émotions. Mais dans tous les cas, je n'ai jamais pu oublier la plume magnifique qui m'a fait, à elle toute seule, chavirer. Ne m'échappe pas, ce second tome, comme j'en avais bien peur, m'a moins plu... Je pense qu'en presque trois ans, j'ai évolué et il m'aurait fallu plus que ce que j'ai lu pour avoir un second coup de cœur. J'ai trouvé qu'il y avait du bon, très bon, et du moins bon, bien moins bon.

Juliette a réussi à s'enfuir de l'emprise de Warner et de ses soldats, à l'aide de Kenji et d'Adam. A leurs côtés, et grâce surtout à Kenji, elle intègre le Point Oméga: une base secrète, avec des gens plus ou moins comme elle, avec des dons. Seulement, même ici le répit de Juliette n'est que de courte durée. En effet, son don est un don unique, un don destructif, et qui terrifie les autres. Le fait de la toucher ou d'être touchée par elle peut tuer. Même Adam, qu'elle aime, et sur qui elle se reposait jusque là découvre qu'il n'est peut-être pas si immunisé que ça...

« Une colère blanche, une rage folle.

C'est tout ce que je ressens là, maintenant. C'est la seule chose que je suis capable d'éprouver, et rien, rien ne peut me convaincre de descendre de l'endroit où j'ai grimpé. Là où je suis, le monde a l'air tellement noir ou blanc, tellement facile à démolir et à conquérir. C'est une colère comme je n'en ai jamais eu. Une colère tellement brute, tellement puissante qu'elle arrive à m'apaiser comme un sentiment qui finit par trouver sa place, un sentiment qui finit par s'asseoir confortablement en s'installant sur mon squelette. »

Le point négatif de ce second tome, c'est tout de même Juliette. Dans Ne me touche pas, je l'ai adoré, je l'ai trouvé touchante dans sa solitude, ses peurs, ses doutes. Mais ici, elle ne change pas, et ce même quand un semblant d'évolution apparaît. Elle reste centrée sur elle-même, ne fait aucun pas vers les autres pour les connaître et pour sortir de sa torpeur, si bien que ses pensées nous donnent sérieusement envie de la secouer. Juliette n'arrive pas à voir que c'est le fait de garder ses distances et ses secrets qui la met autant à l'écart.

Étrangement, le triangle amoureux ne m'a pas du tout dérangée car les sentiments contradictoires de Juliette au sujet d'Adam et de Warner m'ont semblé naturels: il faut se rappeler que nous sommes avec une adolescente de 17 ans, qui a rarement eu de contact avec l'extérieur et encore moins les hommes, et dont son son l'a privé du sens du toucher. Juliette découvre donc pour la première fois l'attirance, la passion, le désir, les hormones en ébullition que sa particularité de ne pas toucher et ne pas être touchée exacerbe. Ce qui est en revanche énervant, c'est peut-être que l'on ne se concentre presque que sur ça pendant un tome entier.

« Il ne fait aucun effort pour me cacher ses émotions.

Mes poumons sont des menteurs et font mine de ne pas pouvoir se déployer, uniquement pour éclater de rire à mes dépens, et mes doigts s'agitent, luttent pour échapper à la prison de mon squelette comme s'ils avaient attendu 17 ans pour s'envoler.

Sauve-toi, c'est ce que me disent mes doigts.

Respire, c'est ce que je ne cesse de me répéter.

Warner dans la peau d'un enfant. Warner dans la peau d'un fils. Warner dans la peau d'un fils qui n'a qu'une emprise limitée sur sa propre existence. Warner avec un père qui va lui donner une leçon.

Warner dans la peau d'un humain me terrifie encore plus que tout le reste. »

Sinon, sans surprise, j'ai adoré Warner. Je l'aimais déjà avant, bien que ce soit un personnage masculin totalement détraqué et loin d'être blanc comme neige. Il a ses côtés touchants derrière le tordu, il est plus complexe que les autres personnages. J'aime toujours Adam, mais les changements qui s'opèrent dans ce second tome l'ont quand même moins rendu attrayant à mes yeux. Je ne l'ai pas retrouvé et je ne comprends pas les choix de l'auteure le concernant. Et contre toute attente sinon: Kenji, qui me tapait un peu sur le système précédemment a été une vraie révélation ! Ce personnage valse entre le sérieux, la raison, et les blagues avec une aisance super agréable. C'est sûrement le personnage le plus mature, et à défaut d'avoir beaucoup d'adultes dans le coin: c'est un plaisir.

La plume est toujours belle, Tahereh Mafi joue encore avec les mots, les métaphores, arrivent à lier des expressions entre elle pour les rendre si poétique et j'aime, j'adore, j'adhère ! Mais, comme on entre d'avantage dans la dystopie, où il y a de l'action, une rébellion en marche, et que l'on a quitté le huis-clos dans la tête de Juliette, la plume est un poil en retrait, laissant place à plus de dialogues et plus de péripéties. C'est peut-être ce qui fait que j'ai remarqué « le moins bon », j'ai eu moins de paillettes dans les yeux cette fois-ci.

• EN CONCLUSION: Un second tome en dessous du premier, plus prévisible et avec une héroïne plus agaçante. Mais un second tome tout de même sympathique et addictif, qui nous permet de faire d'avantage la connaissance de certains personnages et de mettre un pied dans l'univers dystopique !

Tome précédent:

Insaisissable #1: Ne me touche pas

Prochaine lecture: Throne of Glass, book 4: Queen of Shadows (VO)