Une braise sous la cendre #1 • Sabaa Tahir.

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Une braise sous la cendre, tome 1

de Sabaa Tahir.

Genre: Fantasy, YA.

Mon édition: Pocket Jeunesse (PKJ).

523 pages.

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Résumé: « Je vais te dire ce que je dis à chaque esclave qui arrive à Blackcliff: La résistance a tenté de pénétrer dans l'école un nombre incalculable de fois. Si tu travailles pour elle, si tu contactes ses membres, et même si tu y songes, je le saurai et je t'écraserai. »

Autrefois l'Empire était partagé entre les Érudits, cultivés, gardiens du savoir, et les Martiaux, armée redoutable, brutale, dévouée à l'empereur. Mais les soldats ont pris le dessus, et désormais quiconque est surpris en train de lire ou d'écrire s'expose aux pires châtiments. Dans ce monde sans merci, Laia, une esclave, et Elias, un soldat d'élite, vont tout tenter pour retrouver la liberté... et sauver ceux qu'ils aiment.

20/20. ♥

• J'AI AIMÉ: L'univers dur et ficelé, les personnages (principaux comme secondaires).
• J'AI MOINS AIMÉ: /.

Ce roman me faisait envie depuis que PKJ avait annoncé sa sortie et cette envie ne s'est pas tarie une fois le livre en librairie. L'engouement général m'a énormément intriguée, et, même si en général ce genre d'avis presque unanimes me fait peur: je ne me suis pas méfiée une seule seconde. J'ai littéralement dévoré ce livre (j'ai gobé les trois cents dernières pages -soit la moitié du livre- d'un coup). Une braise sous la cendre est WAW. L'auteure nous offre un monde brutal, où l'espoir n'est qu'un luxe. J'ai eu un magistral coup de cœur ♥

Laia, une Érudite, a tout perdu en quelques minutes. Ses grands-parents ont été tué sous ses yeux, et son frère, Darin, a été embarqué, soupçonné d'être un allié de la Résistance. La jeune fille ne voit pas d'autre solution que de contacter celle-ci: si c'est bien vrai, ils doivent bien pouvoir faire quelque chose ! De son côté, Elias est un Martial, plus encore: un Mask, un soldat d'élite, craint et respecté. Un Mask peu ordinaire puisqu'il ne rêve que d'une chose: déserter, quitte à mourir. Malheureusement, l'Empire est proie aux changements et ceux-ci entravent ses projets.

Laia:

« Personne ne fait attention à moi tandis que je me fraie un chemin dans Serra jusqu'à la forge de Teluman. Sous ma cape, on ne peut pas voir le K ensanglanté. Même si je trébuche à plusieurs reprises sur le chemin, je me rends bien compte que je ne suis pas la seule esclave blessée. Des esclaves érudits ont des bleus, certains des marques de coups de fouet. D'autres boitent et marchent pliés en deux, comme s'ils avaient des blessures internes.

Dans le district des Illustriens, je passe devant une grande vitrine de selles et de brides et je m'arrête net, surprise par mon propre reflet, par la créature aux yeux enfoncés qui me regarde. Ma peau est trempée de sueur à cause de la fièvre mais aussi de la chaleur écrasante. Ma robe colle à mon corps, ma jupe se retrousse et s'enroule autour de mes jambes.

C'est pour Darin. Je reprends ma marche. Quelle que soit ta souffrance, la sienne est pire. »

Deux personnages principaux, un récit à deux voix. Deux personnages différents par leur caractère tout aussi bien que par leur affiliation. Érudite, Martial. Esclave, Soldat. Et surtout: deux personnages dont l'intrigue a fait battre mon cœur d'angoisse, d'espoir et de désespoir, et auxquels je me suis immensément attachée. Ces deux personnages sont forts, courageux, chacun à leur manière. Et leurs interactions, rares fussent-elles, ont été un véritable plaisir, un cocon dans toute cette tempête.

Laia est une jeune fille peu commune pour le genre: ce n'est pas une battante, ce n'est pas quelqu'un qui fonce. Laia est tétanisée par la peur, et pour son frère, elle tente de passer outre celle-ci et de survivre. C'est un personnage tout en retenue, toute en évolution. Elias, lui, est plus « ordinaire », si j'ose dire, même si ce qualitif ne lui va pas. Il a été emporté parmi les Mask contre son gré et il n'a qu'une envie: se défaire de ce serment. Il est vulnérable, sensible, mais non sans être courageux et respecté parmi les siens.

Elias:

« Les centurions nous surveillent depuis les arcades qui bordent la cour, la main sur leur fouet. Ils attendent l'arrivée de la Commandante de Blackcliff, aussi immobiles que des statues, leur masque depuis longtemps complètement fondu à leur visage, tout trace d'émotion étant devenue un lointain souvenir.

Je touche mon propre masque, rêvant de l'arracher, même pour une minute. Comme mes camarades de classe, j'ai reçu le mien le jour où je suis passé Cadet, à l'âge de 14 ans. Mais contrairement aux autres élèves, le liquide argenté ne s'est pas dissous dans ma peau comme il aurait dû. Probablement parce que j'enlève ce fichu truc dès que je suis seul.

Je l'ai détesté dès le jour où un Augure (un homme sacré de l'Empire) me l'a donné dans une boîte recouverte de velours. »

L'univers est impitoyable. C'est vraiment ce que je retiens: im-pi-to-ya-ble. La compassion est rare, l'entraide encore plus. La méfiance, la violence, le sang, et la domination l'emportent sur le reste. L'auteure va au bout de ses idées, nous offre des moments marquants, qui m'ont personnellement secouée, et a finement tissé sa toile de fond. La mise en place de ce monde est réussie. Les personnages: aussi bien Laia que Elias, mais aussi les personnages secondaires: Keenan, Hélène, Izzy, La Commandante, et j'en passe bon nombre, offrent une belle profondeur au récit.

• EN CONCLUSION: Un immense coup de cœur pour Une braise sous la cendre, dont la fin me donne terriblement envie de lire la suite... Ce premier tome nous laisse avec un sentiment d'urgence et d'impatience. Les péripéties se sont enchaînées, nous laissant mariner dans l'angoisse et dans les questions. Il y a suffisamment d'action et de mystère, pour entretenir tout le long, et même après, la curiosité du lecteur.

Prochaine lecture: La ronde des saisons, tome 2: Parfum d'automne de Lisa Kleypas.