Genre: Romance contemporaine.

Loin de tout, tome 1, J. A. Redmerski.

Résumé:

Camryn n'a jamais voulu se contenter d'une petite vie tranquille. A vingt ans, alors qu'elle croit que son avenir est sur des rails, elle perd son petit ami dans un accident de voiture. Tout s'écroule. Cédant à un élan irrésistible, la jeune fille décide de tout plaquer pour aller voir ailleurs -et s'y perdre, avec un peu de chance.

C'est alors que son chemin croise celui d'Andrew, vingt-cinq ans, qui n'a pas été épargné par la vie non plus. Ces deux paumés font route ensemble et retrouvent ce qu'ils cherchaient sans le savoir: l'espoir. Camryn se sent vivre plus intensément depuis qu'elle a rencontré ce compagnon de route audacieux, drôle et incroyablement séduisant. Ce road trip improvisé marque le début d'une nouvelle existence exaltante. Mais l'insaisissable Andrew cache un secret qui pourrait faire ce voyage le dernier.

Mon avis, 08/20.

Je ne suis vraiment pas les avis élogieux sur ce livre, je pense même que ce sera tout le contraire... Je m'excuse d'avance à ceux qui ont adoré, ont eu LE coup de coeur, mais pour moi, ce livre s'est bien plus rapproché du calvaire.

Si il y a quelques passages qui m'ont plu et qui maintiennent plus ou moins « la moyenne », énormément de choses m'ont déplu, déçu, et fait grincer des dents. Trop de choses pour que je sois à l'aise.

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En bref:

Les -: Les généralités, la vulgarité, le côté superficiel.

Les +: La rencontre des deux personnages.

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« - Tu compares nos situations ? s'étonne-t-il, piquant ma curiosité. Tu crois que, sous prétexte que mon père est en train de mourir, ce qui t'a poussée à partir n'a plus d'importance ?

Il semble trouver cela absurde.

- Oui, exactement, affirmé-je.

Il fronce les sourcils et se tourne brièvement vers le téléviseur avant de reprendre.

- Eh ben, c'est des conneries, déclare-t-il d'un ton pragmatique. 

Je pivote brusquement la tête.

Il poursuit:

- Tu sais, j'ai toujours détesté l'expression: « Regarde autour de toi, il y a pire. » Bien sûr qu'il vaut mieux être borgne qu'aveugle, mais ce n'est pas un putain de concours. Pas vrai ?

Est-ce qu'il me pose la question pour savoir ce que je pense, ou est-ce un moyen de me faire la leçon ?

Je me contente d'acquiescer.

- Souffrir, c'est souffrir, ma belle. »

₪ Loin de tout est l'un de ces romans où j'ai su, dès les premières pages, que ça n'allait pas le faire. Sur quarante pages, ce qui n'est pas grand chose, j'ai déjà senti beaucoup de couacs et des choses, notamment, qui ne passent pas du tout avec moi: les généralités selon les sexes. C'était superficiel, les personnages étaient énervants, mais j'ai cru que ça passerait. J'avais espoir avec tous ces avis positifs qui m'ont conquise. Je me suis dit que ça bougerait quand l'histoire se serait installée, mais pas du tout. Ce roman m'a déçue par bien des aspects...

₪ Camryn a vingt-ans et ses casseroles. Après une énième déception, elle réalise que ce train-train quotidien à laquelle elle est vouée ne lui correspond pas. Elle a besoin d'air, de respirer, et de réfléchir aussi. D'un coup de tête, elle prend un bus pour l'Idaho. Des heures et des heures de route, du temps pour savoir ce qu'elle veut faire et où aller. Mais la jeune fille n'est pas au bout de ses surprises, alors qu'elle a renoncé aux relations amoureuses, ce trajet la met sur le chemin d'Andrew, un jeune homme qui va rendre visite à son père mourant. Et ce garçon est prêt à briser un à un les obstacles qu'elle bâtit entre eux.

₪ Le speech du départ (le résumé) me plaisait beaucoup: la perte d'un amour, un besoin viscéral de voyager, une rencontre. Malheureusement, dès le départ, il n'y a pas la sphère espérée. Je n'ai même pas ressenti la perte du petit ami en question alors que c'était ce que j'attendais vraiment au tournant (quand même, vous vous imaginez perdre la personne que vous aimez et avec qui vous avez des projets ?). Camryn met ça sur le dos de la dépression... ne rien ressentir, tout ça, eh bien pas moi. Et pourtant la dépression j'ai connu, mais je ne me suis vraiment pas retrouvée dans ce personnage. Pour moi, Camryn est la reine des excuses, et demeure une héroïne exaspérante.

₪ Non, je n'ai pas aimé Camryn... Je pensais trouver une jeune fille touchante, sûre d'elle, bouleversée et bouleversante, et j'ai trouvé une jeune fille instable, hautaine, et influençable. J'ai trouvé qu'elle manquait de saveur, et qu'elle finit très vite par vivre à travers Andrew. Sans oublier que c'est un peu la reine des généralités... Entre « c'est ce que veulent les hommes » ou « c'est ainsi que les hommes pensent », sans oublier « les hommes sont comme ça » (si bien que j'avais l'impression que l'auteure cherchait à nous faire gober que ce sont tous les mêmes et c'est tout). 

₪ Et c'est pareil pour Andrew, de temps en temps, malheureusement... Une femme avec deux partenaires à la fois est « une salope » et une femme qui a souvent des coups d'un soir est « une pute » (oui les termes sont réellement employés) mais un homme, c'est normal et courant, il n'y rien à dire de péjoratif. A m'en tirer les cheveux. Si il y a bien quelque chose qui me fâche, ce sont les livres qui mettent les hommes dans une case, les femmes, dans une autre, et c'est immuable. Cet aspect a vraiment fait perdre les personnages en crédibilité et en maturité.

₪ La romance en soit est plutôt agréable et légère, c'est vrai. Ce n'est pas ce qui m'a le plus déçue. Camryn devient moins exaspérante aux côtés d'Andrew, et Andrew se montre parfois adorable. Mais j'ai trouvé que l'histoire restait bourrée de vulgarité (et en plus, bien que ce soit d'actualité, pas de préservatifs entre eux, tout est normal et sain, oui, faites la même chose ! #ironie). Les propos crus ne me gênent pas, quand ça colle avec une certaine atmosphère, que c'est ficelé, que les mots crus en soit sont bien choisis. Mais là, chaque fois, j'ai levé les yeux au ciel. Ce n'est pas rare de croiser « cul » (et pas que dans la sphère sexuelle), « sucer », « chatte » (il y a-t-il un mot plus laid et plus dégrisant que ça ?), ce qui casse totalement l'ambiance. Dès qu'un de ces mots apparaissait, je ré-atterrissais derechef. Systématiquement.

₪ Le vrai et seul moment agréable, bon, drôle, et vraiment sympathique, c'est la rencontre. Le moment dans le bus, et les correspondances. Quand deux inconnus se rencontrent, cherchent à communiquer, j'ai trouvé ça mignon et craquant. La réticence et la méfiance de Camryn, les piques d'Andrew. C'est un moment que j'ai su apprécier, c'est un moment où on peut s'y retrouver puisque ce n'est pas rare de copiner avec un voisin ou une voisine dans un long voyage, d'échanger des paroles bateaux, de se questionner sur sa vie, de partager un moment particulier.

₪ Mais en conclusion, Loin de tout reste une déception et cette chronique est vraiment négative (et je suis sincèrement désolée pour les fans). Trop de vulgarité, de généralités, et de superficialité pour moi. Je ne m'attendais pas à ce que le petit ami décédé de Camryn soit balayé d'un revers de main, que ce soit aussi peu approfondis, comme si ce n'était qu'une broutille qui arrive dans sa vie, un vieux détail insignifiant. Je m'attendais à plus de sincérité, d'émotions, quelque chose de plus doux et sexy que ça. Finalement, trop de lacunes se sont imposées à moi, je n'ai vu et senti que ça, ça m'a hérissé. 

« - On peut tourner par là, lui signifié-je en plongeant vers le sud, et rejoindre la route 55 jusqu'à La Nouvelle-Orléans, non ?

Je pivote le menton pour le regarder dans les yeux, et tressaille légèrement en remarquant à quel point nos visages sont proches l'un de l'autre. Je me contente cependant de sourire en attendant sa réponse.

Il me sourit en retour, même si j'ai le sentiment qu'il ne m'a écoutée qu'à moitié.

- Ouais, on va retomber sur la 55.

Il m'observe longuement, s'attardant sur mes lèvres.

Je me redresse, m'applique à replier la carte, puis remonte le volume de l'autoradio. Andrew remet la voiture en route.

De retour sur la chaussée, il pose la main sur ma cuisse, toujours contre la sienne, et nous cheminons ainsi un long moment. Sa paume ne quitte ma jambe que pour aborder un long virage ou pour régler le son, mais il la remet chaque fois.

Et je m'en réjouis chaque fois. »

Je le conseille à: Eh bien, je vais passer mon tour. Même si il connaît un succès certain, ce n'est pas moi qui le conseillerais.

Prochaine lecture: Le jour où le diable m'a trouvée (en VO) de April G. Tucholke.