jeudi 31 juillet 2014

Genre: Historique, YA.

Belle époque, Elizabeth Ross.

Résumé:

Paris, 1889.
Maude Pichon s'enfuit à 16 ans de sa Bretagne natale pour échapper à un mariage forcé et découvre Paris, ville-lumière en ébullition à la veille de l'Exposition universelle. Hélas, ses illusions romantiques s'y évanouissent aussi vite que ses maigres économies. Elle est désespérément à la recherche d'un emploi quand elle tombe sur une petite annonce inhabituelle:
« ON DEMANDE des jeunes femme pour faire un ouvrage facile. Bienséance respectée. Présentez-vous en personne à l'agence Durandeau, 27, avenue de l'Opéra, Paris. »
L'agence Durandeau propose en effet à ses clients un service unique en son genre: le faire-valoir. Étranglée par la misède, Maude postule...

Mon avis, 17/20.

Et c'est une très bonne surprise que j'ai eu avec Belle époque, un roman historique pour jeunes adultes vraiment très sympathique ! J'ai très vite été emporté aux côtés de Maude, dans le Paris du 19ème siècle.
Ce fut une lecture fluide, agréable, crédible, et qui s'inspire d'une nouvelle de Zola; Les Repoussoirs. Je ne pensais pas aimer autant, et j'avais un peu peur, mais au final, j'ai adoré.

---
En bref:
Les -: J'aurais bien aimé davantage de moments entre les filles de l'agence Durandeau.
Les +: Le décor parisien, la relation entre Maude et « l'objet de sa cliente »: Isabelle.
---

« J'étudie mon reflet dans le miroir terni. La flamme vacillante de la chandelle déforme mes traits et je me demande ce que Durandeau a vu quand il a posé les yeux sur moi. Mes yeux, noisette, sont tout à fait inoffensifs. Mon nez est très retroussé, c'est vrai (« un nez optimiste », répétait ma mère dans un sourire), j'ai les lèvres trop fines et le menton en galoche -« un menton décidé », à en croire mon père. Mes cheveux hésitent entre le blond et le brun; quant à ma silhouette, elle n'a pas les courbes sensuelles de la féminité, je le reconnais volontiers; ce n'est pas avec mes épaules et mes hanches osseuses que je vais attirer le regard des hommes.
J'ai transformé l'annonce de Durandeau en confettis mais les mots restent gravés dans mon esprit comme au fer rouge. On demande des jeunes femmes laides pour un ouvrage peu exigeant. »

Belle époque est un livre de la Collection R qui me tentait depuis sa sortie ! Bon, mon côté superficiel a tout de suite était attiré par sa jolie couverture, je l'avoue, mais je trouvais ça intéressant, un historique qui vise le public adolescent (même si entre nous, nous sommes de nombreux adultes à se jeter sur le young-adult ^^). Alors... il a très vite rejoint ma wish-list, et puis, ma PAL. Les avis sur la toile ne m'ont pas forcément convaincue et comme il y avait de tout, du bon au moins bon, je me suis très vite détachée des chroniques. Et j'ai eu raison ! Car c'est sans apriori ni attente que je l'ai lu, et j'ai vraiment adoré. La plume de l'auteure et Maude m'ont tout de suite embarquée à Paris, en 1889.
Maude Pichon a seize ans, et a fui à Paris après avoir appris que son père comptait la marier au boucher, un homme de presque trente ans son aîné. Maude a quitté sa Bretagne, des rêves plein la tête, et a rejoint la capitale où elle apprend à ses dépends que la vie est loin d'être un conte de fée. Ses économies volées fondent comme neige au soleil, et son travail en tant que blanchisseuse ne lui rapporte pas grand chose. En voyant l'annonce de l'agence Durandeau, Maude n'hésite pas à se présenter, loin de penser que Durandeau cherche des femmes « laides » et qu'elle correspond. Mais le salaire est bon, et meilleur que la blanchisserie, Maude fait donc face à sa première cliente, une dame riche, une comtesse, qui l'embauche comme faire-valoir pour la première saison de sa fille unique.
Maude est vraiment une héroïne à laquelle je me suis toute de suite attachée. Elle a une certaine maturité sans faire plus que son âge. Elle possède la naïveté de ses 16 ans, mais la sagesse de sa maigre expérience. Ce que j'apprécie chez elle, c'est qu'elle a fui une situation misérable sans trouver les rêves qu'elle espérait, mais elle ne se morfond pas pour autant, elle continue d'avancer, d'espérer, elle ne lâche pas prise. Maude a beaucoup de qualités qui ont fait que je l'ai très très vite apprécié. Humaine, lambda, rêveuse, et aimable (ni trop ni pas assez, le juste milieu parfait !). J'ai vraiment ressenti beaucoup d'affection pour cette jeune fille qui découvre le monde cruel de la capitale et des apparences de la grande société.
Elizabeth Ross a fait du bon boulot en s'inspirant de la nouvelle de Zola (intégrée à la fin du roman). Que ce soit au niveau du décor, des personnages, et des enjeux, j'ai trouvé le tout vraiment agréable à la lecture, très fluide sans être enfantin. Maude m'a plu. Surtout que son premier contrat est loin d'être évident; comment rester elle-même tout en étant menée à la baguette par une comtesse ? Comment jouer son rôle de repoussoir quand on s'attache à Isabelle, la fille de sa cliente ? D'ailleurs j'ai adoré la la relation qui noue rapidement Maude et Isabelle, et pour une fois qu'il n'est pas question d'amourette dans un roman pour adolescent, mais plutôt d'amitié, de choix, et de valeurs, je suis complètement pour !
Un roman historique qui dénonce la cruauté des classes distinctes d'autrefois, ce que l'humanité peut vendre; la laideur comme la beauté; afin de se flatter l'égo, et les apparences qui règnent en maîtresse sur le Paris du 19ème siècle. Un roman très agréable à lire, simple, sympathique, mettant en scène des personnages très attachants: allant de l'héroïne, aux autres filles de l'agence (Marie-Josée est un vrai bonbon acidulé parmi les « femmes laides » -je dirais plutôt atypiques ou simplement quelconques- de l'agence, j'adore !), en passant par Isabelle, une jeune fille qui est loin d'avoir les mêmes rêves que les autres de son âge et de son rang. Ce fut vraiment une bonne surprise pour ma part, où l'auteur rappelle subtilement que la vrai beauté réside surtout dans le cœur et la personnalité.

« J'erre un instant dans le couloir, puis je retourne seule au vestiaire. Blouses, pardessus et chapeaux sont pendus à des crochets; les souliers et les bottines sont sagement alignés contre le mur. Je remarque des mitaines, un parapluie -qui tous attendent le retour de leur propriétaire. Laiderons ou pas, nous ne pouvons pas nous promener nues, et nous avons le droit d'être coquettes. C'est ainsi.
Le choc que l'on peut éprouver en voyant une pièce remplie de femmes laides s'émousse avec le temps. On finit par voir au-delà des apparences, des défauts et des difformités, pour faire connaissance avec l'âme et la personnalité de chacune. La laideur physique peut s'effacer grâce à la conversation, l'humour, l'esprit, et même la grâce. Mais lorsqu'une cliente choisit son repoussoir, tout cela est relégué à l'arrière-plan. Une fille débordante d'humour et de vitalité peut se métamorphoser en moins d'une seconde sous le regard d'une cliente (cette métamorphose, je l'ai vue de mes yeux). Elle se fige, son regard s'éteint et elle rentre en elle-même. Ne reste plus qu'une coquille vide, une apparence disgracieuse, une silhouette mal tournée. »

Je le conseille à: Je pense que c'est une lecture qui peut convenir à tous, du moment qu'elle intrigue. Je sais que certains ont été déçu... Mais personnellement je n'ai pas relevé de réels points négatifs, j'ai été transportée !

Prochaine lecture: Femmes de l'autremonde, tome 3: Magie de pacotille, Kelley Armstrong.

tâches d'encre

  1. Une lecture que j'ai également appréciée. Ta chronique donne vraiment envie de le découvrir !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup :) C'est le but, j'ai franchement bien aimé !

      Supprimer
  2. Tu me donnes envie de le découvrir alors que l'historique n'est pas mon fort... Mais j'aime Zola et ton avis m'intéresse franchement =)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si tu connais la nouvelle Les repoussoirs, je trouve que l'histoire de Elizabeth Ross colle à merveille dessus.
      Je te le conseille :)

      Supprimer
  3. J'avais aussi bien aimé ce livre ! (et sa couverture est vraiment belle ^^)

    RépondreSupprimer
  4. En fait, je dois être la seule à qui ce livre ne donne pas tellement envie... Ce n'est pas le côté historique, mais... c'est bizarre, je ne le sens pas avec ce livre. Mais on trouve pas mal de critiques élogieuses sur la blogo, donc je me dis que c'est un roman qui mérite quand même que je m'y intéresse :) Je pense que, comme tu le dis, j'ai peur d'être déçue...
    Bonnes lectures !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il y a plein de romans qui sont aimés de la blogsphère et qui ne m'intéressent pas pour autant, il ne faut pas se forcer :)
      Je comprends que tu n'aies pas trop envie, ça vient comme ça ^^

      Supprimer
  5. J'ai vraiment hâte de pouvoir le lire !
    ~Maya~

    RépondreSupprimer
  6. Oh génial que tu aies aimé, j'avais adoré moi aussi ce superbe roman !!

    RépondreSupprimer
  7. Je suis assez d'accord avec ton avis et je suis contente que tu ai aimé ! J'avais aussi passé un bon moment même si je n'ai peut-être pas accroché au même point que toi. C'était quand même une lecture bien sympathique :D
    Des bisous <3

    RépondreSupprimer
  8. Ce livre me tente beaucoup ! Et je suis d'accord avec toi, la couverture est sublime ! :)

    RépondreSupprimer
  9. C'est un livre que j'ai beaucoup aimé. Très belle chronique !!

    RépondreSupprimer
  10. C'est un livre que j'ai beaucoup aimé. Très belle chronique !!

    RépondreSupprimer

Decorated Christmas Tree