Genre: Dystopie, YA.

Reboot, tome 1, Amy Tintera.

Résumé:

178.

C'est le chiffre tatoué sur mon bras.

C'est le nombre de minutes durant lesquelles je suis restée morte. Je suis une Reboot. Tuée par un virus foudroyant, ressuscitée sous une forme quasi surhumaine. Je ne sens plus la douleur, ni les émotions. 178 minutes de mort clinique ont fait de moi un robot, un soldat. J'obéis aux ordres, je traque, je tue. On me confie les nouveaux Reboots. S'ils échouent, ils meurent. Ça ne me fait rien, je suis Wren 178. Je suis restée sans vie pendant 178 minutes. Pourtant, depuis que j'ai rencontré Callum, un Reboot 22, je ne me suis jamais sentie aussi vivante.

Mon avis, 14/20.

Avec ce résumé prometteur, je ne pouvais pas passer à côté. De plus que les dystopies, c'est vraiment ma tasse de thé. Bon, malheureusement, mes attentes n'ont pas été satisfaites....

Clairement, je m'attendais à autre chose. Et malgré une facilité et rapidité de lecture, je suis déçue. J'ai aimé l'ambiance, mais les défauts détonnent à mes yeux. Et pour couronner le tout, les personnages ne m'ont pas plu.

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En bref:

Les -: Trop d'éléments pour un 1er tome, les personnages de Callum et Wren.

Les +: La rapidité de lecture, l'ambiance.

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« - C'est toi, Cent-soixante-dix-huit ? demanda-t-il en se relevant d'un bond.

Même les humains avaient entendu parlé de moi.

- Oui.

- Vraiment ?

Il m'examina rapidement. Son sourire était revenu.

Son air dubitatif me fit froncer les sourcils et il se mit à rire.

- Désolé. Je pensais que tu serais... je ne sais pas. Plus grande ?

- Je ne contrôle pas ma taille, répliquai-je en essayant de me grandir de quelques centimètres.

Ce qui ne changeait rien. Il me dépassait largement et j'étais obligée de lever le menton pour le regarder dans les yeux.

Il rit de nouveau, mais je ne voyais pas pourquoi. A cause de ma taille ? Un rire franc, sincère, qui résonna dans la cafétéria silencieuse. Un rire pareil, ça n'avait rien à faire ici. Lui non plus, il n'avait rien à faire ici avec ses lèvres pleines que la gaité relevait aux commissures.

Je fis un pas de côté, prête à m'éloigner, mais il me saisit le poignet. Plusieurs Reboots laissèrent échapper un petit cri. Personne ne me touchait jamais. Personne ne s'approchait de moi, à l'exception d'Ever.

- Je n'ai pas compris ton nom, dit-il en retournant mon bras pour regarder, inconscient de ce que son geste pouvait avoir de bizarre. Wren, lut-il. Je m'appelle Callum. Ravi de te rencontrer. »

₪ De la dystopie, des humains qui reviennent à la vie en mode surhumain, une histoire d'amour interdite... Franchement, vu comme ça, le speech était pour moi: à la hauteur. Et vraiment, les bonnes idées étaient là, mais ce n'était pas suffisant. C'était trop éparpillé, peu approfondi, en vrac. Très vite, j'ai ressenti la déception. Et surtout avec les personnages de Callum et Wren qui sont vraiment à l'opposé de ce que j'avais imaginé. Quand je repense à ce résumé prometteur, j'ai le pincement au cœur, j'ai l'impression de ne pas avoir lu l'histoire que j'attendais.

₪ Wren 178 est restée 178 minutes morte. C'est un record parmi les Reboots. Son nom lui configure un certain statut au sein du complexe militaire dans lequel elle évolue. En effet, elle est craint. Car plus longtemps un Reboot reste mort, moins humain il se réveille. En 178 minutes, Wren a oublié ce qui la rendait humaine: ses émotions, sa compassion, et la plupart de ses souvenirs. Elle obéit aux ordres sans discuter, traque, tue, et forme ses nouvelles recrues sans la moindre pitié. Jusqu'à ce que Callum 22 débarque. Callum, resté si peu de temps mort qu'il reste encore bien trop humain. 

₪ Je vais commencer tout de suite par mes deux gros points négatifs: les personnages et la romance. Callum et Wren renversent les genres. Ce n'est pas l'homme qui demeure fort, protecteur, et sans merci, c'est la femme. Pour conditionner sa nouvelle recrue, lui apprendre l'absence de la douleur, Wren n'y va pas de mains mortes. J'aime bien ça, ça change de l'héroïne toute frêle que le grand bellâtre prend sous son aile. Là, c'est le contraire. Malheureusement -oui malheureusement- ça ne tient pas longtemps la route ! Et quel dommage ! Ces deux personnages là sont vraiment superficiels, ont peu de relief, et leur consistance ne fait que s'étioler au fil des pages.

₪ Callum est juste, selon moi, insupportable. Je trouve qu'on peut faire un personnage masculin sensible, avenant, et gentil, sans virer dans l'excès. Sincèrement, j'ai eu l'impression de voir un petit chiot en manque total d'attentions. Il est mou, faible, et geignard. Je déteste ça avec les personnages féminins, ça ne changera pas avec un personnage masculin. Et je me suis franchement demander comment Wren 178 a pu le trouver supportable à l'avoir dans les pattes. Vous voyez le genre de prétendant qui ne veut pas vous lâcher et qui pense vous avoir à l'usure ? Eh bien c'est Callum. D'ailleurs, Wren a été une vraie déception de son côté aussi. Présentée comme quelqu'un d'insensible, froid, craint, qui aime prendre en chasse humains ou reboots lors de ses missions, je n'ai absolument pas compris son revirement de caractère soudain dès que Callum arrive. Il n'y a pas d'évolution. C'est immédiat: elle rougit, elle est charmée, et perd en crédibilité. Et leurs altercations sont donc... niaises. Était-ce trop demandé d'avoir une histoire d'amour qui concorde avec le décor et surtout avec le caractère de départ de Wren ? Apparemment, oui. C'est vraiment ce que je regrette. Wren s'humanise vraiment très vite, trop vite.

₪ A côté de ça, j'ai beaucoup aimé le principe des Reboots, ces morts qui reviennent à la vie et qui sont contraints d'obéir à l'armée, d'être efficace, sans peurs et sans pitié. J'ai aimé le côté « expériences » sur une moitié d'entre eux par les savants. J'ai aimé l'ambiance dégagé par ce côté militaire et dystopique. Mais c'est creux. Mon problème, c'est que je trouve que pour un premier tome, il se passe trop de choses. Et quand en trois cents pages, nous avons trop d'éléments, eh bien tout est survolé. J'aurais vraiment aimé que l'auteure s'attarde sur la vie dans le complexe, les rapports que les reboots entretiennent entre eux et avec les humains, sur la pression que le SHER (l'organisation qui les a enrôlé) exerce sur eux, et sur le passé du pays.

₪ Reboot manque de profondeur et aussi de rebondissements. Tout est fluide et facile, beaucoup trop simple. Les idées sont là, mais il n'y a pas suffisamment d'étoffe selon moi pour passer un très bon moment. Il y a beaucoup trop de questions sans réponses et les éléments évoluent trop rapidement (entre autres: la relation entre Callum et Wren). Je me retrouve bien déçue de cette lecture, même si je n'ai pas mis moins de 14. Je ne sais pas encore si j'aurais la curiosité de lire la suite.

« - Je n'aurais pas dû dire que tu prenais plaisir à pourchasser les gens rien que parce que tu es douée pour le faire...

- Ça me fait effectivement plaisir, l'interrompis-je. D'une certaine manière. La poursuite, particulièrement. Mais...

Je ne voyais aucune façon de lui faire comprendre la situation -telle qu'elle se présentait.

- Mais quoi ?

- Mais ce n'est pas comme si j'avais le choix, expliquai-je doucement. Je me souviens à peine de ma vie humaine et ce qui me revient à l'esprit, c'est vraiment du lourd. Voila ce que je sais faire. C'est la seule chose que je sais faire. Alors, oui, parfois j'y prends du plaisir.

- Ça paraît logique. 

Il avait même l'air de croire à ce qu'il disait.

- Et je ne ressens rien. Ou pas de la même façon. Je suis une Cent-soixante-dix-huit. C'est vrai que je ne connais pratiquement pas l'émotion.

- C'est un mensonge, riposta-t-il d'un ton amusé.

- Non, pas du tout.

Callum s'approcha davantage; je pouvais sentir l'odeur fraîche de sa peau. Il sentait le propre et le vivant, comme un Vingt-deux, et je me serais volontiers enveloppée dans quelque chose pour masquer mes relents de mort.

- Bien sûr que si. Tu m'as filé une sacrée raclée l'autre jour. C'était de la colère. Et ce regard quand tu parles de ta vie humaine, c'est de la tristesse. »

Je le conseille à: Il y a un bon décor dystopique mais... il y a un « mais » de taille qui fait que je manque de motivation pour le conseiller. Il peut trouver son public. Mais pour moi, ce premier tome reste fade.

Prochaine lecture: Les fantômes de Maiden Lane, tome 1: Troubles intentions, Elizabeth Hoyt.