Genre: Policier.

Sous les mains sanglantes, Val McDermid.

Résumé:

Grièvement blessé par un dément, le profileur tony Hill  doit en sus affronter la rapacité de sa redoutable mère, tandis que Carol Jordan est chargée d'élucider une série de mystérieux empoisonnements.

La première victime, vedette du football-club de Bradfield, déchaîne l'hystérie des foules. Quelque temps plus tard une bombe explose un jour de match... Des terroristes ?

Malgré sa faiblesse, seul Tony Hill sera capable de faire le lien entre ces affaires apparements distinctes.

Mon avis, 8/20.

J'ai remarqué après coup que c'était une série: « Carol Jordan & Tony Hill », mais les tomes peuvent se lire indépendamment des autres. Heureusement pour moi. Même si j'ai le « premier tome » dans ma PAL aussi (celui-ci est le cinquième, je crois ?), j'avais envie de commencer par celui-ci. Le résumé me tentait moins et je suis une adepte du: garder le meilleur pour la fin.

Et résultat: une déception. Si la personne qui m'a prêtée ce livre tombe sur mon avis, je suis désolée de ne pas avoir aimé, ça me rend toute chose quand un livre conseillé me déçoit. J'ai trouvé ce roman vide. Et contrairement à certains, je ne le classe pas en tant que thriller mais simple policier.

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En bref:

Les -: La froideur des personnages surtout Carol Jordan, le manque de suspens, trop de points de vue différents (à la longue, c'est embêtant). 

Les +: L'auteure maîtrise le domaine de l'enquête policière.

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« - Plus on avance et moins on y voit clair. Kevin a raison: le tueur, c'est Casper le fichu gentil fantôme.

Tony attendit un instant qu'elle ait déversé sa bile.

- Ce n'est pas aussi désespéré que tu le prétends. Nous savons certaines choses sur lui. Je veux dire, à part le lien avec le lycée de Harriestown et le fait qu'il connaît Temple Fields aussi bien qu'une putain.

Carol lui adressa un regard sceptique.

- Comme quoi ?

- Nous savons que c'est un planificateur. Il a étudié la chose dans le détail et décidé quel niveau de risque il pouvait assumer en toute sécurité. Donc, ce n'est pas un irresponsable. Il n'éprouve pas le besoin de voir souffrir sa victime. Il est content que ça se passe en coulisses. »

₪ J'avais une petite envie de thriller... Malheureusement pour moi, le roman choisit ne m'a absolument pas comblée. Comme dit plus haut, je n'ai pas ressenti l'atmosphère du thriller ici. Selon moi, ce n'est qu'un policier, une enquête étalée sous nos yeux et que l'on suit. Pas de suspens, pas d'angoisse, pas de surprise. Rien. J'ai eu du mal à le terminer, je me suis même forcée, et c'est tellement dommage. J'aime bien les affaires de tueurs en série, ça m'intrigue, mais dans Sous les mains sanglantes, c'est plat. Ça ne bouge pas, on ne se sent pas menacé un seul instant, et il y avait une telle barrière entre les personnages et moi que ma lecture fut vraiment fastidieuse.

₪ Carol Jordan est flic et dirige une équipe: Chris, Kévin, Stacey, Sam, et Paula. Tony Hill est profileur. Ils ont l'habitude de travailler ensemble, et apparemment entre Carol et Tony, c'est même plus que ça, il y a une part affective refoulée dans leur relation. Le travail les réunit. Mais pour cette enquête, ils se retrouvent séparés. Tony s'est fait agressé dans un hôpital et est en rééducation ferme. Carol le tient au courant, il lui fait part de ses hypothèses, mais il est comme mis sur la touche, et se retrouve à enquêter seul dans son coin, avec les moyens du bord, conversant avec lui-même et appelant l'hypothétique meurtrier « Barjy ». Robbie Bishop, un footballeur qui fait la célébrité de la ville, a été empoisonné, les médecins sont formels. Les médias commencent à mettre la pression sur la police et l'enquête s'ouvre. Si elle stagne un temps, elle ne tarde pas à prendre son envol quand l'équipe remarque qu'il ne s'agit pas du premier empoisonnement.

₪ Les personnages sont nombreux. Et l'auteure nous offre trop de points de vue à mon goût. Chaque membre de l'équipe a le droit à ses petites interventions, et ça fait déjà six personnages. Sans compter Tony Hill ! Et ce ne sont pas les seuls. Nous avons aussi le droit à certains médecins et suspects. Le cocktail m'a été indigeste. Je préfère suivre une poignée de personnages assidument plutôt que d'avoir tous les personnages qui se mélangent et m'offrent leurs pensées. De plus, je les ai totalement trouvé antipathique. Ils sont froids. Difficile de les apprécier ou de s'identifier. Bon après, il est toujours difficile de s'identifier à un enquêteur dans un « thriller » mais il y a toujours des personnages qui nous marquent, qu'on aime bien, qui ont une certaine dynamique. Là, j'ai eu l'impression que l'auteure voulait leur donner de la profondeur, de l'humanité, une histoire, mais que rien ne ressortait vraiment d'eux. J'ai ressenti une telle barrière entre eux et moi... Ce fut vraiment dur de les suivre. L'enquête est plutôt sympathique (sans plus) mais sans la dimension « enquêteurs charismatique/intrigants », ça ne marche pas pour moi.

₪ Le pire, c'est Carol Jordan. Par curiosité, j'ai lu quelques avis sur Goodreads. Apparemment, c'est une série très appréciée. Tony Hill et Carol Jordan sont aimés, les gens ont envie de connaître leurs déboires, savoir ce qu'ils vont leur arriver, si ils vont réussir à braver leurs peurs pour s'attacher. Mais personnellement, j'ai détesté Carol. Peut-être aussi, je n'ai pas lu le premier tome et toute la clique jusqu'à celui-ci, mais bon, ne rien ressentir, ou même carrément ressentir de l'énervement pour un personnage, c'est fort, non ? Carol m'a littéralement agacée. Je l'ai trouvé exécrable, égoïste, totalement centrée sur elle-même et ses idées. Quand Tony lui fait part du cheminement de ses pensées, elle balaye tout de la main comme si c'était vraiment ennuyeux. Et si elle s'avère qu'il a raison, en plus de ne pas s'excuser, Madame va trouver un détail pour l'envoyer dans les roses et lui faire une scène. Insupportable. Surtout que j'ai trouvé que Tony restait le personnage le plus accessible au lecteur. A côté de Carol Jordan, je n'ai plus vu un profileur performant et sérieux, mais un profileur que l'on considère comme un gamin bon à rien. 

₪ Bref. Beaucoup de détails au niveau de ces personnages et du style de l'auteur pour m'empêcher m'immerger dans l'histoire. L'enquête est d'autant plus banale et n'a pas réussi à accrocher plus que ça mon attention. Quand j'ai trouvé que ça commençait à devenir intéressant, il me restait 150 pages du livre (sur 500), soit rien du tout. Val McDermid maîtrise bel et bien son sujet de la police, les rouages du métier, mais le reste est creux. J'espère que l'autre livre que j'ai de cette auteur (ledit premier tome): Le chant des sirènes sera un niveau au-dessus. Le résumé me tente nettement plus, alors je croise les doigts.

« - Pourquoi as-tu choisi ces victimes-là et pas d'autres, Barjy ? Est-ce que le lycée de Harriestown est la clé de l'histoire ? Qu'est-ce qui t'est arrivé là-bas qui soit si important pour toi ?

Il examina les diverses possibilités, sans rien trouver qui puisse lier Robbie Bishop et Danny Wade lors de leurs études secondaires.

- Mais le tableau a changé, rumina-t-il. Au moment de leurs décès, ils avaient bien quelque chose en commun. Ils étaient riches tous les deux. Et les riches sont différents. Ils étaient donc devenus différents.

Tony faisait du surplace, et il le savait. Avec deux cas seulement, il n'avait pas assez de données. C'est ce qu'il y avait de plus pénible dans son métier. Plus il y avait de morts et plus ça lui facilitait la tâche. »

Je le conseille à: Malheureusement, je ne le conseille pas. A moins d'aimer les héroïnes qui « pètent plus haut que leurs culs » (pardon pour la vulgarité de l'expression dans mon avis mais ça colle bien à Carol Jordan) et de se sentir plus spectateur qu'acteur.

Prochaine lecture: Le théorème de Cupidon, Agnès Abécassis.