Genre: Romance historique.

La maîtresse du roi, Judith James.

Résumé:

Cressly Manor, Angleterre, 1662.

Belle, sensuelle et déterminée, Hope Matthews a tout fait pour devenir la favorite du roi d'Angleterre, quitte à y laisser sa vertu. Pour elle, une simple fille de courtisane, cette réussite est un exploit, un rêve inespéré auquel elle est profondément attachée. Malheureusement, son existence dorée vole en éclats lorsque le roi lui annonce l'arrivée à la cour de la future reine d'Angleterre.

Du statut de maîtresse royale, admirée et enviée de tous, elle passe soudainement à celui d'indésirable. Furieuse, Hope l'est plus encore lorsqu'elle découvre que le roi a mis en place un plan pour l'éloigner de Londres: sans la consulter, il l'a mariée à l'ombrageux et séduisant capitaine Nichols, un homme arrogant qui ne fait rien pour dissimuler le mépris qu'il éprouve pour elle.

Mon avis, 20/20.

Coup de  ♥

Je crois que quand on me connaît bien.. On sait que j'ai un faible pour les romances, surtout les romances historiques. Mais pour ce livre, j'ai largement eu plus qu'un faible ! J'ai été conquise, et ce, dès les premières pages. Je m'attendais à une bonne lecture et j'en ressors avec un coup de cœur !

Hope Matthews et Robert Nichols sont deux personnages absolument délicieux, auxquels je me suis attachée au point d'être triste de les quitter en refermant ce roman. Leur relation est attendrissante et le cadre tout à fait charmant. Je suis entrée dans l'histoire en un temps record et je n'ai eu aucun mal à m'imaginer l'Angleterre du XVIIè siècle.

« - Je sais ce que vous pensez. Vous croyez que j'attendais des bijoux, n'est-ce pas ? Ou de l'argent. Une meilleure position. Mais qu'est-ce que tout cela, quand on dépend du bon vouloir de quelqu'un d'autre ? Ce que je désirais, c'était ma liberté, capitaine. Je ne voulais pas être à la Cour quand sa reine arriverait. Je l'ai supplié de me laisser partir afin de me retirer dans une maison à moi. Et qu'a-t-il fait ? Il m'a vendue à un homme qui me hait ! Mariée à quelqu'un que je n'avais jamais rencontrée ! Et privée de ma liberté pour toujours... Il ne m'aime pas ni ne me respecte. Alors pourquoi devrais-je l'aimer et le respecter ?

- Il est votre roi.

Elle ricana.

- J'ai partagé son lit, et je peux vous dire qu'il n'est rien de plus qu'un homme ! »

Les -: J'ai découvert en cours de route seulement que ce roman est le deuxième tome d'une série: La révolution anglaise. Heureusement pour moi, ce sont des tomes (deux à ce jour) que l'on peut lire indépendamment les uns des autres puisqu'ils s'agit de personnages différents... Le premier tome se nomme: L'ange du passé et met en scène William de Veres et Elizabeth Walters qui apparaissent quelque fois ici, dans La maîtresse du roi, en tant qu'alliés et amis de Robert Nichols. Et je sais d'ores et déjà que je le lirai, il n'y a pas photo.

Les +: Hope Matthews est une jeune femme qui a toujours rêvé de princes charmants et de magie. Malgré sa condition de courtisane, elle garde une part d'innocence et d'insouciance. Et cette même part mêlée à celle de la sensualité envoûte les hommes sur son passage, notamment le roi Charles, son amant et protecteur. Durant un an à ses côtés, Hope s'est attachée à lui, devenant aussi bien sa maîtresse que son amie. Tout deux s'entendent bien jusqu'au jour où l'arrivée de la future reine est prévu. Étant de basse naissance, garder Hope Matthews près de lui serait mal vu, et à partir de ce constat, le roi décide de la marier à son insu afin de lui procurer un titre et de conserver la jeune femme à ses côtés. A première vue, on pourrait croire que l'on a affaire à un roi mauvais et sans cœur, prêt à humilier et se servir du personnage principal, mais les premières pages nous annonce la couleur: le roi est vraiment attaché à elle et par ce biais maladroit, il s'engage à la préserver. Mais Hope ne le voit pas du tout du même œil, elle, qui souhaitait plus que tout son indépendance et sa liberté de choix, elle se sent trahie... et c'est amère qu'elle rejoint Robert Nichols, son époux, qui a tout de l'homme froid et distant. J'ai tellement, mais alors tellement, adoré cette histoire. Hope a ce comportement un peu inconvenant pour l'époque et pour les femmes qui nous charment aussitôt. Elle a une âme d'enfant, aspire aux contes de fées, elle est sincère et spontanée. Simple, aussi, préférant les joies de la nature à l’appât du gain et des bijoux. Elle est cultivée, s'intéresse à tout, malgré son statut, et c'est son fond naturellement bon qui va réveiller le cœur éteint du capitaine Nichols. C'est une romance vraiment bien menée qui progresse en douceur et lenteur, elle s'étale sur des mois, donnant un aspect réaliste aux sentiments qui s'installent. Judith James prend le temps de nous présenter ses différents personnages et leurs passés, leurs envies, l'avenir qu'ils désirent, si bien que l'on s'attache rapidement. L'auteure manie aisément son duo amoureux. Hope est avenante mais impulsive, Robert est bon mais maladroit. L'une donne l'impression à son compagnon d'être capricieuse, l'autre donne l'impression à sa compagne d'être arrogant. Leur histoire devient rapidement passionnelle, sensuelle, le désir et l'attirance sont présents et puissants mais ce que j'ai trouvé absolument parfait ici, c'est que malgré ce qu'ils ressentent et qui est indéniable, ce n'est pas pour autant qu'ils s'approchent et se dévoilent. C'est vraiment une histoire d'amour crédible, qui s'installe peu à peu, où les personnages ne se précipitent pas, doutent, et se méfient, prenant le temps de s'apprivoiser. Et pour couronner le tout, j'ai trouvé les scènes osées réussies, elles sont grisantes et écrites comme je les aime. La plume de ce roman nous intègre aux faits, aux actions, aux sentiments, aux rebondissements. C'était impossible pour moi de rester de marbre et de ne pas avoir un coup de cœur pour une romance aussi aboutie. J'ai d'ailleurs vraiment eu un faible pour Hope que je trouve extraordinaire, qui ne peut pas l'aimer ? Elle est tout ce que j'apprécie dans un personnage féminin pour une romance historique. Et Robert Nichols, quant à lui, il m'a légèrement rappelé notre cher Mr. Rochester de Jane Eyre. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement dès l'instant où Hope le décrit lors de leur première rencontre, et donc de m'attacher à lui. Il a l'air un peu rustre, le regard pénétrant et morose, et un physique imposant qui inspire à la fois l'admiration et le danger. Le cadre de l'histoire est également envoûtant. Dans la plupart des romances historiques, ça m'arrive quelques fois de confondre les époques, surtout quand un personnage paraît trop moderne.. Mais ici, ce n'est pas le cas. Du début jusqu'à la fin, j'étais au XVIIè siècle. La description des lieux, les habitudes des différents protagonistes, je n'ai eu aucune difficulté à me visualiser le tout. Je suis vraiment triste de quitter ce couple que j'ai trouvé tellement adorable et harmonieux, mais j'espère que le plaisir se prolongera avec L'ange du passé, même si ce sera deux personnages différents. Je n'ai pas de mot pour décrire à la perfection l'émotion que j'ai ressenti tout le long de ce livre, mais le charme est rarement aussi puissant quand je lis une romance.

« - Je suis une créature pacifique. Je ne veux de mal à personne. Mais je vous le jure, si j'avais su que vous alliez devenir mon mari pour de bon, j'aurais été diantrement tentée de verser du poison dans votre vin le soir de la fête du mai !

- Et moi, si j'avais su que vous alliez devenir ma femme, j'aurais été diantrement tenté de le boire, madame ! »

Je le conseille à: A tout ceux qui sont tentés par la romance historiques et par des personnages attendrissants, qui sortent agréablement de l'ordinaire. Judith James a le don de s'accaparer notre attention en peu de pages, et ce bouquin vaut vraiment le coup selon moi !

Prochaine lecture: Confusion, Cat Clarke.