Genre: Dystopie/Science-fiction, jeunesse.

Delirium, tome 3: Requiem, Lauren Oliver.

Résumé:

Imaginez qu'on vous prive de tout sentiment. Que la liberté ne soit plus qu'un vieux souvenir dénué de sens. Jusqu'où iriez-vous pour garder le droit d'aimer ?

Alex est revenu. Le premier amour de Lena n'est pas mort. Mais il a changé. Les mois de torture, la lutte de chaque jour dans une nature hostile, la menace qui pèse sur la résistance plus grande que jamais: Alex n'est plus le même.

Hana non plus. Hana qui a été opérée. Hana qui va se marier. Hana qui doute. 

Mon avis, 16/20. 

J'avais très peur de la déception puisque le deuxième tome m'avait laissée complètement de marbre, mais finalement ma lecture s'est plutôt bien passée. Le rythme est effréné et le point de vue réparti entre Léna et Hana, ce qui ne m'a pas laissée le temps de respirer.

Ce troisième tome est rempli d'action et de rebondissements. De doutes, de regrets, de culpabilité, d'amour. Contrairement au tome deux, celui-ci a su me parler et captiver mon attention. Il clôture plutôt bien la série mais... laisse tout de même un goût inachevé dans la bouche. 

« Rien ne m'empêche de dormir à côté de lui. Les Invulnérables, les zombies, diraient que nous sommes déjà infectés. Nous nous vautrons dans le vice comme des cochons dans la boue.

Qui sait ? Peut-être qu'ils ont raison. Peut-être que nous sommes rendus fous par nos émotions. Peut-être que l'amour est une maladie et que nous serions mieux sans elle. » 

Les -: La fin est selon moi inachevée. Je suis d'accord, elle nous laisse imaginer la suite et nous poser des questions. Mais c'est une fin trop ouverte à mon goût (déjà que je ne suis absolument pas fan des fins ouvertes...). L'action s'enchaîne, s'enchaîne et grandit au fur et à mesure que les pages se tournent, elle nous maintient en haleine, et soudain, plus rien. The end. Réaction: « Hein ? Quoi ? ». C'est trop bâclé, comme si l'auteure en avait eu subitement marre de ses personnages, de son histoire, et qu'elle nous laissait en plan, sans considération. Nous passons d'une rébellion à des phrases pseudos-moralisatrices, sans transitions, et j'ai sincèrement eu l'impression d'avoir loupé un wagon. Je n'ai pas aimé ne pas avoir de point final, de vraies réponses à mes questions. Ce tome final ne correspond pas à un tome final. Il reste bien trop vague pour apporter une conclusion, et c'est ce que je trouve dommage. Parce que j'ai vraiment été emballée et entraînée par le reste.

Les +: Le deuxième tome nous proposait deux points de vue de Léna: celui de ses débuts dans la Nature et celui de son poste au sein de la résistance. Ici, Requiem, les deux points de vue se partage entre Léna et Hana et nous découvrons avec elles l'évolution de la résistance et des mesures radicales du gouvernement, la Nature et la ville, la vie en tant qu'Invalide et la vie en tant qu'Invulnérable. Léna nous immerge dans la résistance, dans cette lutte pour survivre et pour être libre. Et plus le temps passe, plus elle doute. Parce qu'il y a Julian qu'elle a emporté avec elle dans un monde hostile et parce qu'il y a Alex, revenu d'entre les morts changé, qui réveille en elle ses sentiments. Quant à Hana, elle nous montre comment on peut vivre après le Protocole. Surtout quand on se met à douter, qu'on rêve, et qu'on est rongé par la culpabilité, alors que ces émotions sont censées avoir disparu. Nous la retrouvons au tout début à quelques jours de son mariage. Hana va se marier au maire de Portland et jusque là, tout semblait aller bien. J'ai vraiment préféré ce tome au précédent, et sûrement aussi au tout premier. Il regorge d'actions, et de sentiments si humains qu'ils ont su me toucher. Peine, peur, haine, amour, confusion. Lauren Oliver a su mener son intrigue et retransmettre tout ce qu'on est capable de ressentir. Le trio amoureux Julian - Léna - Alex (quatuor si on compte Coral une nouvelle venue) est un des rares trio amoureux que je trouve crédible. Puisqu'il est sincère, que l'héroïne n'est pas stupide mais réfléchie, et que chacun des personnages a su attirer ma sympathie. Cette situation rend Léna plus fragile que lors du deuxième tome et c'est ce que j'ai apprécié. J'ai détesté la voir presque aussi insensible face à la perte d'Alex dans Pandemonium, alors la voir ici se mettre à douter d'elle-même et de ses décisions, savoir analyser ses sentiments de jalousie, d'affection et de mal-être, j'ai vraiment adoré. Léna fait toujours partie de la résistance, elle est motivée à en découdre et se battre pour un avenir meilleur et une liberté de choix, pourtant face aux émotions qui bouillonnent à l'intérieur d'elle, il n'est pas rare de la voir se demander si elle a fait le bon choix en fuyant sa ville natale. Je me suis sentie plus proche d'elle dans ce tome, j'ai réussi à m'attacher à elle, à avoir de la compassion pour elle, à être triste en même temps qu'elle. La complexité des sentiments est bien retranscrites, bien propre aux humains, à leur instabilité émotionnelle et leur éternelle insatisfaction. L'histoire ne tourne jamais à la dérision, l'héroïne ne m'a jamais paru niaise et inutile, et mis à part la fin, rien ne m'a agacée. Un roman crédible, plutôt poignant, et fort en actions. Je regrette seulement ce manque de point final, de conclusion. Le reste, je n'ai rien à redire. Ce fut une bonne surprise.

« Je suis fatiguée de me battre, de donner des coups et d'en recevoir. C'est la marche étrange de ce monde: ceux qui veulent simplement aimer sont contraints de devenir des guerriers. L'absurdité de la vie. » 

Je le conseille: Je sais que cette saga en a déçu plus d'un. Et moi-même, j'ai été déçu par le tome deux et j'ai vraiment eu peur de lire la suite. Finalement, j'ai bien aimé ce troisième tome.. Je pense qu'en fin de compte, comme le ressenti est tellement propre à chacun, laissez-vous tenter si il vous intrigue et voyez par vous-même.

Prochaine lecture: Le protectorat de l'ombrelle, tome 2: Sans forme, Gail Carriger.