Entre chiens et loups #1 • Malorie Blackman.

Imaginez un monde. 

Un monde où tout est noir ou blanc. Où ce qui est noir est riche, puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre, opprimé et méprisé.

Un monde où les communautés s'affrontent à coups de lois racistes et de bombes. C'est un monde où Callum et Sephy n'ont pas le droit de s'aimer. Car elle est noire et fille de ministre. Et lui blanc et fils d'un rebelle clandestin...

Et s'ils changeaient ce monde ?

J'AI AIMÉ : L'impact du roman, un certain côté imprévisible.

J'AI MOINS AIMÉ : /.

Entre chiens et loups est une saga pour laquelle j'ai craqué un peu par hasard, surtout sur un coup de tête, et j'aurais pu sérieusement ne jamais la lire et passer à côté d'une pépite... Ce premier tome nous plonge dans un tourbillon intense d'injustices et d'émotions. Comment marquer les esprits et démontrer le racisme auprès de la population blanche ? En inversant les rôles ancrés dans notre société. Un pari risqué, auquel certains pourraient y redire... mais un pari qui marque et questionne !

Sephy vient d'une famille riche très importante. Son père est ministre et sa mère travaille son image de politicien. Callum vient d'une famille bien moins aisée, où sa mère a élevé seule lui, son frère, et leur soeur, chacun vivant toujours sous le même toit. Sephy et Callum se connaissent depuis toujours mais en grandissant chacun a pris conscience du fossé qui les sépare, que la société a mise en place bien avant leur existence, et des obstacles qui se mettent en travers de leurs sentiments. Car on ne mélange pas les Primas et les Nihils, les Nihils ne sont que des moins que rien et causent toujours des problèmes...

Un récit fort, intense, bouillonnant, où l'autrice (concernée car noire) a choisi d'inverser les règles pour dénoncer un sujet qui lui tient à cœur. Les Primas (personnes noires) sont des gens respectés, respectables, à qui l'on destine les meilleurs métiers et les meilleures situations possibles. La « normalité » est noire. Les Nihils (personnes blanches) sont vus comme des rebuts de la société. Et entre les Primas et les Nihils, la révolution est proche et la violence ne fait que commencer...

C'est quelque chose dont on ne se rend pas forcément compte quand on grandit, jusqu'au jour où on finit par se questionner. En tant que blanc, les privilèges de la vie de tous les jours sont nombreux et c'est bien la blancheur qui est considéré comme la « normalité », ou la « base ». En renversant tout cela, l'autrice nous démontre bien la violence de cette réalité. L'injustice, le choc qui en découle, le sentiment d'exclusion.

Sephy et Callum, dans leur histoire commune, dans leur amitié, leur amour, leurs confrontations, nous montre ce fossé et cette violence qui cherchent à les séparer contre leur gré. Je me suis prise une vraie claque. J'ai été malmenée par l'autrice, par les mots crus et justes, je me suis attachée aux personnages, j'ai suivi leur histoire avec passion ; J'en suis ressortie avec un paquet d'émotions et surtout pas indemne. 

Une vraie claque ! A travers ce premier tome, Malorie Blackman ne ménage pas ses lecteurs et nous fait prendre conscience à sa manière d'un fait de société qui la regarde, qui la touche, et de son importance. Je recommande vivement cette lecture !