Genre: Contemporain.

La délicatesse, David Foenkinos.

Résumé:

« François pensa: si elle commande un déca, je me lève et je m'en vais. C'est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n'est guère mieux. On sent qu'on va passer les dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire: chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu'un jus, ça serait bien. Oui, un jus, c'est sympathique. C'est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques: évitons la pomme ou l'orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. La jus d'abricot, c'est parfait. Si elle choisit ça, je l'épouse...

- Je vais prendre un jus... Un jus d'abricot, je crois, répondit Nathalie.

Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité. »

Mon avis, 18/20.

Coup de  ♥

La quatrième de couverture n'est pas un réel résumé comme on peut le constater, c'est un passage. Mais d'une certaine manière, il résume l'écriture du livre. Je l'ai trouvé fluide, charmant et touchant. Et j'ai retrouvé ces trois impressions dans tout le roman. La délicatesse est tout simplement un livre tendre. Il ne faut pas s'attendre à de l'entraînant, ce n'est pas une monstrueuse passion, ni une histoire aux milles péripéties, non. C'est un récit doux qui séduit par ses mots et sa sensibilité.

Pour vous en dire plus. Le livre est divisé en fragments de vie, nous avons passages sur passages, tous d'une infinie tendresse. On suit Nathalie, et quelques autres personnages secondaires. Nathalie est une jeune femme, belle, sensuelle, féminine, à qui tout semble sourire jusqu'au jour où elle perd son mari dans un accident. Depuis, elle ne vit plus réellement, elle survit en s'acharnant au travail. Puis un jour, sans prévenir, elle échange un baiser avec un collègue au physique très peu attirant, et tout change.

« Après leur dernier échange, il était parti lentement. Sans faire de bruit. Aussi discret qu'un point-virgule dans un roman de huit cents pages. »

Les -: Je n'arrive pas à trouver de faiblesses à cette histoire bien qu'elle n'ait pas la note maximale. Je sentais tout simplement que je ne pouvais pas mettre dix.

Les +: Ce roman est tout en poésie, en long, en large, en travers. Je n'ai jamais lu un livre qui portait aussi bien son nom. Il y en a où le titre résume, ou se rapporte à un personnage ou à une situation précise, mais là c'est différent. La délicatesse est partout, à chaque page, derrière chaque mot, du début jusqu'à la fin. C'est d'une finesse exquise. J'ai été envoûté, je l'ai dévoré sur un petit nuage de douceur. Et de temps en temps, lire ce genre de lecture, c'est l'idéal. C'est reposant, alléchant, et ça a un petit côté rassurant. David Foenkinos manie le deuil, l'amour, l'espoir et le désespoir à la perfection. Ce n'est pas lourd et indigeste, c'est survolé tout en étant bien décrit. Les mots posés sur les sentiments sont splendides. J'ai aimé l'organisation du livre. Ces petites anecdotes étalées en fragments où on ne s'attarde pas en longueur, coupées parfois par des citations ou des précisions inutiles mais qui font tout son charme ainsi que par des petites notes humoristiques en bas de page. Difficile de lâcher ce livre. On lit un passage, puis on ne peut s'empêcher d'en lire un autre et ainsi de suite.

« Vous êtes arrivé à un moment où je rêvais, et je n'ai pas saisi la réalité de l'instant.

- Mais cet instant a été le plus réel de ma vie. »

Je le conseille à: A tout ceux qui sont sensibles à la tendresse, qui ont envie d'un petit goût de légèreté et/ou besoin d'une petite pause entre deux romans plus longs et plus détaillés. C'est un roman court qui se lit rapidement dans son lit, à sa station de bus, en attendant quelqu'un, etc.

Prochaine lecture: Le pacte, Jennifer Sturman.